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Pride : Cortège Féministe Anticapitaliste Antifasciste .
4 août 2018 @ 16:30 - 20:00
Pride : Cortège Féministe Anticapitaliste Antifasciste
Pour la Pride de jour, le cortège queer fier, vénère et solidaire refuse de manifester derrière des valeurs républicaines qui ne veulent rien dire. Celles qu’AGLAÉ a choisi pour résumer nos revendications. La banderole de tête « Liberté Égalité Fraternité » ne rend que plus poreuse la frontière entre leur monde et le notre. L’adhésion de nos luttes à l’idéologie national-républicaine est incompatible avec notre révolte queer antifasciste, antipatriarcale et anticapitaliste.
L’on nous demande, pour manifester notre fierté, de faire mine d’ignorer naïvement qu’au nom de ces mêmes valeurs la police assassine légalement dans nos banlieues, l’Etat raciste prive des personnes de leur dignité – quand il ne les tue pas à nos frontières – , réprime et mutile en manifestation. Qu’au nom de ces mêmes valeurs, d’une part ils vendent des armes à des dictatures et d’autre part refusent d’accueillir les réfugié-e-s de ces États, parfois LGBTI+. Qu’au nom de ces mêmes valeurs ils organisent l’exploitation des humains par d’autre pour voler la plus-value des travailleu-rs-ses qu’ils précarisent toujours plus. Qu’au nom de ces mêmes valeurs les travailleu-rs-ses du sexe, à l’intersection de plusieurs dominations, sont discriminé-e-s brutalement. Si pour AGLAÉ, les valeurs de la République sont synonymes de fiertés, elles sont pour nous synonyme de violence.
L’adhésion à l’idéologie national-républicaine ne prépare pas notre émancipation. Elle prépare le renforcement des dominations racistes, classistes et patriarcales. Elle prépare le pink-washing qui vend nos luttes au capital et nous réduit à un bulletin de vote. Elle prépare l’aliénation au travail et l’accroissement de la classe productive. Elle prépare l’inclusion au système d’oppression de notre identité non-conforme à la norme qui tyrannise et tue les laissés-pour-compte du cis-hetero-patriarcat au quatre coins du monde.
N’enfilons pas le costume des bourreaux, des flics ou des bourgeois. Ne singeons pas l’oppresseur. Le refus de la dictature de la bourgeoisie permet de libérer le corps que deux mille ans de répression sexuelle, de travail aliéné, et d’oppression économique ont systématiquement enfermé. On ne peut séparer notre lutte pour la réalisation de nos désirs d’une lutte anticapitaliste, d’une société sans classe, sans maître ni esclave.