Municipales Nice 2026 : courrier de l’AdN au PS, PCF et Europe Ecologie-Les Verts

[Mise à jour du 13 janvier : les réponses à ce courrier sont consignées dans un autre article de notre site].

Aux responsables 06 du :
Parti Socialiste – 
fede06@parti-socialiste.fr
Parti Communiste Français – 
federation@alpesmaritimes.pcf.fr
Europe Ecologie-Les Verts – pr-alpes-maritimes-coordination@listes.eelv.fr

Nice, le 12 janvier 2025

Cher concitoyen, chère concitoyenne,

Nous avons constaté avec une réelle satisfaction que plusieurs formations de gauche ont entamé, dès ce mois de janvier, les préparatifs actifs pour la campagne des élections municipales de 2026 à Nice.

Notre association, fondée en septembre 1991 en réaction à la candidature annoncée de Jean-Marie Le Pen à la présidence régionale, devait initialement se dissoudre dès le 22 mars suivant, une fois le leader frontiste écarté de cette fonction. Pourtant, près de 34 ans plus tard, nous existons toujours, la menace représentée par l’extrême-droite ne s’étant jamais dissipée. Elle s’est, bien au contraire, dramatiquement renforcée au fil des années, par des mutations et croisements avec une bonne partie de la droite locale. Fidèles à notre engagement initial, nous continuons d’informer sur le danger que constitue l’extrême-droite (voir notamment notre site et sa rubrique « Député.e 06, je te vois ! »), les masques qu’elle peut adopter, mais aussi sur les alternatives démocratiques et progressistes qu’il est possible d’offrir aux électeurs et électrices pour gérer notre ville avec équité, justice sociale et transparence. Nice mérite cela.

C’est donc avec inquiétude que nous avons pris connaissance du communiqué publié ce week-end par le rassemblement citoyen ViVA!, rapportant l’interdiction qui lui a été signifiée de participer à une réunion préparatoire organisée par trois formations politiques, dont la vôtre (Écologistes, PCF, PS), tandis que la quatrième formation prévue, LFI, a préféré se retirer par solidarité avec ViVA!. Cette exclusion a suscité de nombreux commentaires désabusés sur les réseaux sociaux, et la presse locale n’a pas manqué de souligner l’incident.

Pour bien saisir notre point de vue, permettez-nous de préciser deux principes fondamentaux qui régissent notre association :

  1. Nous sommes et restons apartisans : tout membre de notre Conseil d’administration doit démissionner s’il ou elle se porte candidat.e à un scrutin.
  2. Nos réunions de CA sont ouvertes à tout.es nos adhérent.es, garantissant ainsi une prise de décision transparente.

De fait, nous n’avons donc aucun intérêt à favoriser un mouvement plus qu’un autre et privilégions toujours les débats ouverts.

Dans l’écosystème politique niçois, nous considérons les forces de gauche et écologistes comme pleinement républicaines et ne pouvons donc que déplorer leur affaiblissement progressif. Lors des élections municipales successives, de 1983 à 2020, le pourcentage d’inscrits ayant voté pour une liste de gauche ou écologiste au premier tour est passé de 25 % à seulement 7,6 %, soit une perte moyenne d’environ 3 points à chaque scrutin. Cette tendance, régulière, suggère qu’il s’agit d’un problème collectif et non simplement de leadership.

Cette situation souligne l’urgence démocratique à Nice, et c’est pourquoi nous nous adressons à vous aujourd’hui afin d’obtenir quelques éclaircissements sur la manière dont la campagne se prépare. En effet, l’incident mentionné plus haut est d’autant plus difficile à comprendre qu’en 2020, ViVA! s’était constituée en liste d’union rassemblant notamment PCF, LFI et société civile, avec une campagne de terrain particulièrement dynamique. L’appel lancé par ViVA! à travailler avec vous en octobre dernier, ainsi que la volonté de LFI de les associer dès cette première réunion, renforce notre trouble.

Afin de répondre aux interrogations de nos adhérent.es, nous souhaitons donc formuler trois questions à votre adresse :

  1. Quels critères ont conduit, pour vous, à l’exclusion de ViVA!, au point de leur interdire d’assister à cette réunion préliminaire ?
  2. Quels critères ont, pour vous, déterminé la participation exclusive du PS, PCF, LFI et des Écologistes à cette réunion ?
  3. Envisagez-vous d’élargir les négociations à d’autres mouvements ? Si oui, lesquels, et selon quelles modalités et quel calendrier ?

Il est urgent que les forces progressistes, capables de s’opposer à l’extrême-droite, proposent une vision différente, un nouvel imaginaire pour notre ville.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez recevoir nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année – et, surtout, pour l’union de toute la gauche et des écologistes.

Le Conseil d’Administration de l’AdN