Sur la plage de Vintimille, c’est désormais la survie, dans des conditions épouvantables, malgré la présence des associations humanitaires et la solidarité citoyenne. La plupart des personnes ont choisi de rester sur les rochers et non à la gare, le camp de fortune s’arrêtant à la frontière française, à la grande satisfaction de M. Guibal, député-maire de Menton.
Deux manifestations le samedi 20 juin : une à la frontière sur territoire français, l’autre dans la ville de Vintimille.
La manif française reste du côté français de la frontière, la police italienne refusant que l’on s’étende sur leur territoire. Une soixantaine de personnes. Peu de jeunes… Le préfet ne nous autorise pas à manifester non plus, mais nous persistons ; jusqu’à ce que la police française détourne la circulation en amont afin que nous restions totalement isolés. La frontière fermée, on ne passe que pour aller chercher sa voiture garée côté italien, individuellement, avec une escorte policière pour chaque personne.
Puis arrive M. Guibal, député-maire de Menton, avec qui nous tentons de dialoguer. Ses réponses sont celles d’un trac sur papier glacé et glaçant. « Je suis profondément humaniste« … « Les migrants ont tout ce qu’il faut« … « Le problème n’est pas d’avoir des actes humanistes, mais de prendre des décisions responsables. Vous savez ce que c’est la responsabilité ?« … « Le gouvernement, et je suis d’accord avec lui, ne veut pas ouvrir la frontière« … « J’aimerais bien que l’ONU autorise Frontex et certains pays de l’Union Européenne de monter une opération militaire pour intervenir dans les eaux territoriales Lybiennes et détruire les navires« … Quand aux personnes réfugiées courant un risque pour leur vie dans leur pays : « Moi je vous dis qu’il ne faut pas qu’ils rentrent en France« . Avant de nous assurer que, de toutes façons, ça va plutôt bien en Afrique.
Puis, direction Vintimille. Les demandeurs d’asile ne sont plus dans le hall de gare et devant la gare, mais dans une annexe de celle-ci, comme les jeunes tunisiens en 2011. Manif italienne à Vintimille : 1 millier de personnes, essentiellement des jeunes. Un arrêt sous les fenêtres du Parti Démocrate italien, au pouvoir, pour lui demander de ne pas oublier les migrants… sans succès, les fenêtres se ferment avec dédain. Le peuple leur semble sans doute trop bruyant. Retour festif vers la gare… la mobilisation active ne doit pas cesser.
L’album complet de la journée est ici.