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Pour la réactivation de la fontaine à eau Place du pin.

Vendredi 20 juillet, mobilisation Place du Pin à Nice. Des militants, des riverains, des commerçants, des touristes…  se sont réunis pour dénoncer la fermeture de la Fontaine qui prive les SDF d’eau et afin d’obtenir sa remise en service..

La fermeture de cette fontaine  est partie d’une plainte d’un ou deux restaurateurs de la place auprès de la Mairie de Nice. Le maire M. Estrosi ne s’exprime pas publiquement, et la polémique enfle au niveau national et scandalise de nombreux habitants.

Le maire aurait fermé cette fontaine pour « éloigner les personnes sans domicile stable » qui en faisaient une utilisation « inadaptée » « (lessives,toilettages de chiens... ») qui générait des nuisances et des incivilités y compris de la part de personnes disposant d’un logement, » explique-t-elle.

Estrosi perpétue  la politique de Jacques Peyrat, ancien maire FN de Nice qui, à peine élu, avait promulgué un arrêté anti-mendicité en 1996.  (Il avait ensuite  rejoint le RPR qui n’avait rien trouvé à redire, c’est aussi une tradition politique chez nous de trahir son parti d’origine pour s’allier avec les nouveaux tenants du pouvoir).
L’AdN s’était mobilisée  très activement l’été contre les « déportations » de SDF au centre municipal du mont Chauve, dans la lointaine périphérie de la ville.  L’AdN avait organisé des rotations  de véhicules chaque jour de la semaine pour les raccompagner à Nice.
Cela avait duré 3 mois, et cette  ignoble chasse aux pauvres a cessé lors de la découverte d’une personne morte dans la colline et dont on n’a jamais pu obtenir l’identité ni les causes de la mort .

 

Le tribunal, une autre façon d’éloigner les SDF de Nice

Le 5 juin, quelques heures après que M. Estrosi, maire de Nice, ait annoncé qu’il allait prendre un nouvel arrêté anti-mendicité pour éloigner les SDF de sa ville, Madame L. était arrêtée sur dénonciation de la responsable d’une agence immobilière devant laquelle elle mendie depuis plusieurs années dans un quartier hyper touristique de la ville. Après six semaines de préventive, elle passait en jugement ce vendredi 13 juillet, au TGI de Nice, pour une supposée maltraitance sur ses enfants.

La prévenue, âgée de 24 ans, de nationalité roumaine, enceinte de plusieurs mois, ne comprend pas le français et répond de façon manifestement incohérente aux questions des juges. Ce qui lui est reproché : être maltraitante et violente envers ses deux enfants qui l’accompagnent dans sa mendicité. Comme l’a fait remarquer l’avocat de la défense, les certificats médicaux établis par les médecins de l’hôpital Lenval concluent à une absence de toute trace de coups et sévices anciens ou récents sur les corps des enfants. Sur la dizaine de témoins interrogés, seuls la plaignante et un autre commerçant évoquent une attitude violente envers les enfants, alors que les autres riverains, certes agacés par sa présence dans la rue depuis plusieurs années, n’ont noté aucune agressivité envers les enfants. Le verdict est tombé comme un couperet : un an d’emprisonnement ferme et 5 ans d’interdiction de séjour dans les Alpes-Maritimes.

En écoutant la présidente du tribunal, qui interroge la prévenue avec une certaine acrimonie, il était manifeste que ce n’était pas la maltraitance volontaire que l’on jugeait chez cette femme mais son incapacité à éduquer ses enfants selon les normes de la classe moyenne française. Elevés dans un squat avec leurs parents, les enfants manquent d’hygiène, la fille de presque deux ans serait « dans la limite basse de la courbe en poids et en taille » et le garçon a une blessure mal soignée au pied (qui ne nécessite cependant pas d’hospitalisation selon les rapports médicaux). On reproche à cette mère de pas donner de repas équilibrés à ces enfants, de n’avoir pas de médecin de famille, de ne pas fréquenter le planning familial, d’avoir probablement allaité trop longtemps son fils de trois ans, de les vêtir tout deux « de manière inappropriée » ou encore de ne pas faire garder ses enfants pendant qu’elle mendie (par une baby sister ?). En d’autres termes, elle élève ses enfants dans la misère. La misère qui est la sienne. Rien de plus ne peut lui être reproché, si ce n’est, implicitement, de « faire tâche » dans la station balnéaire niçoise.

A aucun moment, le tribunal et l’association partie civile ne se sont posé la question de savoir pourquoi les services sociaux et les associations de protection de l’enfance ont laissé à la rue, pendant plusieurs années, une jeune mère de famille avec deux enfants en bas âge ; à l’évidence, ça n’intéresse pas le tribunal.

En creux, c’est un autre procès qu’on lui fait et qui accapare la moitié du temps de parole des magistrats : alors qu’elle était déjà en préventive depuis dix jours, au cours de la procédure ayant trait au placement de ses enfants, « des membres de sa communauté » (selon les mots de la juge), sont partis – illégalement – avec les enfants en question. Plus forts que Spaggiari, ils ont quitté le tribunal de Nice, puis la vieille ville, à pied sans que personne – ni services sociaux, ni juge, ni police, tous présents sur les lieux- n’intervienne ni ne parvienne à retrouver leur trace. Qui porte la responsabilité de cette situation ubuesque ? Certainement pas la mère qui était alors incarcérée.

Alors qu’est-ce qui justifie une condamnation aussi lourde sur une jeune femme enceinte, au casier judiciaire vierge ? Puisque les certificats médicaux ne concluent pas à la maltraitance, force est de constater qu’elle a été condamnée sur la base de la dénonciation d’une commerçante directement intéressée à la voir déguerpir définitivement. Ce jugement vient en tout cas à point nommé dans la campagne lancée par le maire de Nice contre les pauvres errant dans sa ville ; il met en garde les mendiants contre les risques qu’ils encourent s’ils ne quittent pas la Côte d’Azur.

LDH Section de Nice.

Une conférence de presse, initiée par Viorel Costache, président de l’Association PRALES, s’est tenue Place Garibaldi  vendredi20 juillet en présence de quelques associations Niçoises qui œuvrent pour les familles roms et qui s’inquiètent du sort qui leur est réservé, familles dont beaucoup ont des enfants scolarisés.
L’avocat, Maitre Taieb, était  présent et nous a confirmé qu’il avait fait appel de la décision du tribunal.

 

 

Journée de solidarité internationale à Vintimille

MAJ 15 juillet : très belle manifestation avec environ 7000 personnes selon la presse, et malgré la pression des autorités qui fera changer le parcours au dernier moment.
300 personnes venues d’Espagne, plus des belges et sans d’autres pays européens représentés. De nouvelles initiatives prochainement, auxquelles AdN prendra une part active (album photo plus complet ici).
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AdN appelle à participer à la  Journée de solidarité internationale à Vintimille :
Pour un permis de séjour européen
Rendez vous 14H – Via Tenda (Parking près du LIDL)

Ce défilé sera une occasion précieuse d’échange, de dialogue et de coopération entre tout.e.s ceux et celles qui, au-delà des différences des territoires et d’appartenances, partagent les mêmes horizons de pensée :

– Pour une dénonciation de la brutalité des politiques nationales et internationales des politiques migratoires
– contre la traite et les violences de genre,
– contre l’exploitation des personnes migrantes
– pour leur liberté et leur autodétermination
– pour revendiquer la nécessité d’un permis de séjour européen, le droit à la mobilité, et pour repenser l’actuel système de l’ « accueil ».

Dans une Europe qui voit ses pays se renfermer derrière des barrages gardés par des militaires, et de nouveaux murs qui laissent passer les marchandises mais qui arrêtent les personnes en quête de perspectives de vie future, Vintimille représente parfaitement l’échec des traités de Schengen, qui préconisent  la liberté de mouvement des personnes au sein du territoire Européen. Vintimille, ville modèle des politiques migratoires répressives et néfastes, à la fois italiennes (décret Minniti-Orlando) et européennes (accord de Dublin III), incapables de répondre aux besoins primaires et aux revendications qui caractérisent ces mouvements migratoires ; où ceux et celles qui essaient de traverser la frontière ayant la mauvaise couleur de peau risquent de tomber sur l’un des nombreux contrôles de police, qui d’ailleurs ne sont pas toujours conformes aux normes des traités internationaux, comme les refoulements depuis la France des mineurs non accompagnés. Contrôles qui souvent amènent au transport forcé vers des centres Hotspot loin des frontières (Taranto ou Crotone), dans une pratique institutionnelle inhumaine, outre qu’inutilement onéreuse pour les finances de l’état puisque les personnes, quelques jours après, reviennent à Vintimille avec la même espérance de rejoindre d’autres pays européens.

Catastrophique aussi est le système d’accueil institutionnel, qui s’est constitué comme une filière de structures où trop souvent on applique des politiques de ségrégation et d’infantilisation des personnes accueillies, auxquelles on refuse la dignité humaine et la tutelle des droits fondamentaux, en les dépersonnalisant. Ainsi, beaucoup de ces femmes et hommes préfèrent dormir dans des campements informels, dans une totale précarité humaine et sanitaire, afin de ne pas avoir à s’arrêter dans des camps institutionnels. Un tel refus se manifeste vis-à-vis du camp de la Croix-Rouge italienne à Vintimille, localisé à 5 km du centre-ville, administré en permanence par les forces de l’ordre. Pendant ces dernières années, on a assisté à des évictions systématiques des campements informels ; fermeture des fontaines publiques ; fermeture de lieux d’accueil protégés pour femmes et mineurs, comme l’Eglise des Gianchette ; un ensemble de solutions qui, loin de résoudre la situation, l’empirent.
Vintimille est le symbole de la violence sur les femmes et les mineurs qui, souvent, partent afin de se soustraire à la violence patriarcale dans le pays d’origine ; mais la violence de genre est une constante tout le long du voyage des migrantes, et elle reste une constant aussi à Vintimille, sous les yeux de tout le monde. Les femmes en transit n’ont pas d’accès aux systèmes de soin, à la prévention des grossesses négligées et des maladies sexuellement transmissibles, elles ne peuvent pas demander dans les temps utiles une interruption volontaire de grossesse ; les conditions dans lesquelles elles sont « accueillies » à Vintimille, et pas que, sont incertaines, et elles ne les protègent pas du risque de devenir une « marchandise d’échange » ou d’être asservies dans les réseaux de traite qui nourrissent le marché de la prostitution.
Partout en Europe, s’enchainent les attaques contre toute forme de solidarité active ; les calomnies contre les ONG ; les arrestations de ceux et celles qui aident les migrants dans leurs parcours ; l’élévation incessantes de murs physiques et législatifs ; les remises de notifications et plaintes aux activistes et solidaires – nous vous invitons à construire une mobilisation qui soit construite par et avec les personnes migrantes. Une journée de solidarité pour la liberté de mouvement, pour sortir de l’isolement médiatique et revendiquer la dignité et l’autonomie des personnes en voyage, pour affirmer l’humanité et la légitimité des pratiques solidaires. Pour donner vie à des langages et projets engagés qui confèrent de la force et de la visibilité aux revendications des personnes migrantes et aux différents parcours de solidarité qui se développent partout en Europe (Espagne, Grèce, Calais) contre la barbarie représentée par les frontières et les politiques migratoires.

14 juillet, 14h manifestation internationale à Vintimille
#permisdesejoureuropeen #vintimillevilleouverte #droitssansfrontieres#libertesdecirculeretderester #14J

Pour info et adhésions : mobilitazione14luglio@gmail.com

Soutien total au père de Pinar Selek et à toute sa famille !

Ce 5 juillet au matin, la police turque s’est présentée au cabinet de l’avocat de Alp SELEK, le papa de Pinar, avec un mandat d’amener. Celui-ci était absent à ce moment là, il participait à une manifestation des avocats.

A Istanbul, depuis un certain temps, les avocats manifestent régulièrement pour demander la libération de leurs consœurs et confrères injustement emprisonnés.

Dans ce cadre, le papa de Pinar a plusieurs fois pris la parole publiquement et a donné des interviews. Selon toute vraisemblance, c’est ce qui lui est reproché.

Les policiers qui se sont présentés ce matin à son cabinet font partie de la brigade antiterroriste, et nous sommes, avec Pinar et sa sœur, terriblement inquiets. En effet, Alp a 88 ans, il est âgé et sa santé est fragile.

Alp n’est pas allé au commissariat. Il s’est rendu, accompagné de ses collègues, directement au palais de justice pour rencontrer le procureur.

Il a finalement été relâché par la police turque, mais un procès aura lieu. Rejoignez le comité de soutien de Pinar Selek : https://www.facebook.com/groups/245232069332954/

Alain Desgranges

Solidarité avec les familles syriennes en errance à Nice

De nombreuses associations(*) et des particuliers se sont mobilisé+es pour aider les personnes en demande d’asile qui dormaient sous des tentes sur le parking des Arboras, face au Staps, depuis plus d’un mois. De nombreuses personnes passent aussi pour leur apporter nourriture, vêtements, et choyer les enfants et les femmes enceintes.

Estrosi, le maire, a obtenu du Tribunal Administratif (par sa requête du 18/06 – verdict le 22/06) leur expulsion du camp, avec pour délai dimanche 24/06 à minuit. Les familles n’ont pu être représentées, avisées trop tardivement. La ville a argué les raisons habituelles : manque d’eau, insalubrité, etc… Alors que ces  personnes doivent absolument être hébergées comme la loi le prévoit !

Dimanche 24 au soir, les  familles ont souhaité partir d’elles mêmes dans  le délai imparti. Nous les avons aidées à rassembler leurs maigres bagages, les jeunes ont nettoyé le parking, et le groupe s’est dirigé vers un terrain le long du Var pour la nuit.

Lundi 25 vers 20h, la police, en présence de Monsieur Vinesse (sous-préfet), est arrivée sur les lieux avec 6 véhicules, et les a fait monter dans les voitures en leur disant qu’ils allaient les reloger à 80km de là.

Les familles ont été escortées par les véhicules de la police, et ces derniers se sont arrêtés et ont abandonné tous les demandeurs d’asile sur la Nationale face au Géant Casino de Villeneuve-Loubet.
Nous les avons cherché en vain, et Farid, qui les connaissait depuis leur arrivée, nous a prévenu que des personnes étaient venues les chercher en voiture, alors que d’autres, dont quelques enfants, sont rentrés à pieds.
Tout le monde s’est installé sur le parking de la Sonacotra, propriété d’ADOMA, où les résidents et des associations leur ont apporté de quoi se restaurer.
En  milieu d’après midi, des policiers ont commencé à arriver en grand nombre (plus de 50 en comptant tous les chefs). Certains étaient agressifs, une jeune policière les regardait avec haine et ne cessait de les invectiver « on va les dégager ces racailles« . Malgré mes remarques, elle à continué. Les résidents du foyer sont venus en nombre pour protéger les réfugiés, et la police a fait reculer tout le monde de façon menaçante.

Tout le monde filmait ou photographiait (ce qui est autorisé mais qui ne plait pas vraiment aux policiers). Une policière en colère voulait nous retirer le téléphone car « elle avait des enfants et ne voulait pas se retrouver sur Facekook ».
Les réfugiés se sont assis, résignés, les femmes pleuraient. Les pompiers sont venus soigner un bébé qui avait de la fièvre.
Mr Vinesse est arrivé, est resté un moment, a exposé sa version des événements du lundi soir, et s’est éclipsé emportant avec lui toutes les forces de police.

Mercredi dès 7h du matin, c’est au tour de la police municipale, puis vers 8h, Mr Estrosi, maire de Nice, de venir à la Sonacotra avec un 2ème groupe de police pour annoncer qu’il ne pouvait tolérer la présence de ces personnes sur ce terrain, et qu’il fallait qu’elles partent dans l’heure sinon elles seraient conduites à Auvare. La mairie a donné quelques bouteilles d’eau et le groupe, accompagné de Maitre Zia Oloumi, s’est dirigé vers la préfecture pour obtenir des réponses aux demandes d’hébergements. Nous les y avons rejoints.
Un RDV a été obtenu à 14h30 avec l’OFII (Office Français pour l‘Immigration et l’Intégration). L’entretien avec les familles n’a pu avoir lieu car la préfecture refusait la présence de l’avocat.

Vendredi 29 à 10h30, Maitre Oloumi a saisi Le Tribunal Administratif de Nice pour 8 référés : le préfet des Alpes-Maritimes doit être contraint à héberger les familles Syriennes. A 15h, une décision partielle est rendue par le Tribunal Administratif. Pour l’instant, 4 familles sur les 8 ont obtenu gain de cause, les réponses du TA arrivent peu à peu…

(*) AdN, Habiter la rue, MIR, Emmaüs, Médecins du Monde, Resf06, Secours Populaire…