Samedi matin 5 septembre, je suis allée au TGI devant le Juge des Libertés et de la Détention (JLD) pour soutenir 5 jeunes soudanais qui ont été arrêtés et placés à la demande de la préfecture au Centre de Rétention Administrative (CRA). Le juge retient que la procédure de la préfecture pour l ‘admission au CRA est correcte et autorise la prolongation de leur rétention en vue d’une réadmission au Soudan (il leur rappelle que la durée maximale est de 20 jours, qu’ils peuvent faire appel à la cour, et qu’ils ont la possibilité de faire une demande d’asile à l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) dans un délai de 5 jours ou plus si des éléments nouveaux interviennent).
Lundi 7 a eu lieu une audience au Tribunal Administratif pour ces 5 jeunes pour annuler la rétention et le renvoi vers le Soudan. Maitre Oloumi assistait ces jeunes. Le juge a rejeté la demande « malgré, a-t-il ajouté, les circonstances ». Ceux qui ont demandé l’asile en France seront aidés dans leurs démarches et ceux qui ne souhaitaient pas rester ne France sont sous le coup d’une OQTF – Obligation de Quitter le Territoire Français) avec renvoi au Soudan. Appel en cours.
Ce matin mardi 8, 4 autres sont passés devant le JLD. La procédure a été jugée légale et a abouti a une réadmission au CRA, comme demandé par le préfet. Demain mercredi 9, à 10h, ils passeront devant le Tribunal Administratif (TA), 33 Bd frank Pilatte à Nice. Venez les soutenir !
Il y a 15 jours, un jeune soudanais avait reçu une OQTF avec retour au Soudan. Pour le renvoyer au pays d’origine, ce jeune a été conduit en avion à Paris devant le consul du Soudan comme le prévoient les accords avec ce pays. Le Consul a signé le laisser-passer pour retour au Pays, et ce jeune a été reconduit au CRA dans l’attente de l’organisation du retour au Soudan. Les avocats avaient déposé un recours auprès de la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme) qui a annulé la décision du tribunal de Nice, et il va être libéré.
Une réunion inter-associative avec le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes a eu lieu le 12 août dernier, afin d’évoquer la situation des réfugiés.
Dans la nuit de dimanche à lundi, une centaine de migrants arrêtés en gare de Garavan ont été soutenus par des manifestations de sympathie plutôt festives des no borders et autres volontaires français et italiens qui apportent aide et réconfort aux réfugiés pourchassés par la police française. Trois français ont été placés en garde à vue en France et relâchés en soirée (procédure 21, c’est à dire « sans suite »). Le chef d’inculpation initial était « Entrave à la circulation », ce qui fait rire car leur but est justement la liberté de circulation… l’un d’eux, refusant d’effacer ses photos et vidéos, a été frappé à l’intérieur du fourgon de police. Les 17 italiens arrêtés ont été inculpés en Italie « d’occupation illégale du territoire » – Six d’entre eux ont été condamnés à une mesure d’éloignement, c’est-à-dire 3 ans d’interdiction de venir à Vintimille et obligation de repartir demain dans leur ville d’origine pour y pointer.