Journée de solidarité internationale à Vintimille

MAJ 15 juillet : très belle manifestation avec environ 7000 personnes selon la presse, et malgré la pression des autorités qui fera changer le parcours au dernier moment.
300 personnes venues d’Espagne, plus des belges et sans d’autres pays européens représentés. De nouvelles initiatives prochainement, auxquelles AdN prendra une part active (album photo plus complet ici).
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AdN appelle à participer à la  Journée de solidarité internationale à Vintimille :
Pour un permis de séjour européen
Rendez vous 14H – Via Tenda (Parking près du LIDL)

Ce défilé sera une occasion précieuse d’échange, de dialogue et de coopération entre tout.e.s ceux et celles qui, au-delà des différences des territoires et d’appartenances, partagent les mêmes horizons de pensée :

– Pour une dénonciation de la brutalité des politiques nationales et internationales des politiques migratoires
– contre la traite et les violences de genre,
– contre l’exploitation des personnes migrantes
– pour leur liberté et leur autodétermination
– pour revendiquer la nécessité d’un permis de séjour européen, le droit à la mobilité, et pour repenser l’actuel système de l’ « accueil ».

Dans une Europe qui voit ses pays se renfermer derrière des barrages gardés par des militaires, et de nouveaux murs qui laissent passer les marchandises mais qui arrêtent les personnes en quête de perspectives de vie future, Vintimille représente parfaitement l’échec des traités de Schengen, qui préconisent  la liberté de mouvement des personnes au sein du territoire Européen. Vintimille, ville modèle des politiques migratoires répressives et néfastes, à la fois italiennes (décret Minniti-Orlando) et européennes (accord de Dublin III), incapables de répondre aux besoins primaires et aux revendications qui caractérisent ces mouvements migratoires ; où ceux et celles qui essaient de traverser la frontière ayant la mauvaise couleur de peau risquent de tomber sur l’un des nombreux contrôles de police, qui d’ailleurs ne sont pas toujours conformes aux normes des traités internationaux, comme les refoulements depuis la France des mineurs non accompagnés. Contrôles qui souvent amènent au transport forcé vers des centres Hotspot loin des frontières (Taranto ou Crotone), dans une pratique institutionnelle inhumaine, outre qu’inutilement onéreuse pour les finances de l’état puisque les personnes, quelques jours après, reviennent à Vintimille avec la même espérance de rejoindre d’autres pays européens.

Catastrophique aussi est le système d’accueil institutionnel, qui s’est constitué comme une filière de structures où trop souvent on applique des politiques de ségrégation et d’infantilisation des personnes accueillies, auxquelles on refuse la dignité humaine et la tutelle des droits fondamentaux, en les dépersonnalisant. Ainsi, beaucoup de ces femmes et hommes préfèrent dormir dans des campements informels, dans une totale précarité humaine et sanitaire, afin de ne pas avoir à s’arrêter dans des camps institutionnels. Un tel refus se manifeste vis-à-vis du camp de la Croix-Rouge italienne à Vintimille, localisé à 5 km du centre-ville, administré en permanence par les forces de l’ordre. Pendant ces dernières années, on a assisté à des évictions systématiques des campements informels ; fermeture des fontaines publiques ; fermeture de lieux d’accueil protégés pour femmes et mineurs, comme l’Eglise des Gianchette ; un ensemble de solutions qui, loin de résoudre la situation, l’empirent.
Vintimille est le symbole de la violence sur les femmes et les mineurs qui, souvent, partent afin de se soustraire à la violence patriarcale dans le pays d’origine ; mais la violence de genre est une constante tout le long du voyage des migrantes, et elle reste une constant aussi à Vintimille, sous les yeux de tout le monde. Les femmes en transit n’ont pas d’accès aux systèmes de soin, à la prévention des grossesses négligées et des maladies sexuellement transmissibles, elles ne peuvent pas demander dans les temps utiles une interruption volontaire de grossesse ; les conditions dans lesquelles elles sont « accueillies » à Vintimille, et pas que, sont incertaines, et elles ne les protègent pas du risque de devenir une « marchandise d’échange » ou d’être asservies dans les réseaux de traite qui nourrissent le marché de la prostitution.
Partout en Europe, s’enchainent les attaques contre toute forme de solidarité active ; les calomnies contre les ONG ; les arrestations de ceux et celles qui aident les migrants dans leurs parcours ; l’élévation incessantes de murs physiques et législatifs ; les remises de notifications et plaintes aux activistes et solidaires – nous vous invitons à construire une mobilisation qui soit construite par et avec les personnes migrantes. Une journée de solidarité pour la liberté de mouvement, pour sortir de l’isolement médiatique et revendiquer la dignité et l’autonomie des personnes en voyage, pour affirmer l’humanité et la légitimité des pratiques solidaires. Pour donner vie à des langages et projets engagés qui confèrent de la force et de la visibilité aux revendications des personnes migrantes et aux différents parcours de solidarité qui se développent partout en Europe (Espagne, Grèce, Calais) contre la barbarie représentée par les frontières et les politiques migratoires.

14 juillet, 14h manifestation internationale à Vintimille
#permisdesejoureuropeen #vintimillevilleouverte #droitssansfrontieres#libertesdecirculeretderester #14J

Pour info et adhésions : mobilitazione14luglio@gmail.com