Rassemblons-nous le samedi 6 juillet à 18h30 au Port de Nice (Quai des docks) pour manifester notre solidarité à l’équipage de la Sea-Watch3 et pour crier notre désaccord avec les politiques italiennes, françaises et européennes concernant l’accueil des migrants et pour affirmer les valeurs humanistes et de fraternité de la Mer Méditerranée.
Le 26 juin 2019 la capitaine Carola Rackete de la Sea-Watch3 prend la décision de diriger son bateau avec les 42 migrants sauvés au large de la Libye vers le port de Lampedusa, en Italie, après une odyssée de deux semaines où le bateau a été obligé de jouer à un infernal jeu de l’oie en changeant follement sa position au large de l’île de Lampedusa à cause de la nouvelle loi du ministre de l’intérieur Matteo Salvini qui veut fermer les ports aux ONG qui traversent la Méditerranée pour sauver la vie des migrants.
Au 28 juin, le bateau et ses 42 migrants attendent encore l’autorisation à entrer dans le port de Lampedusa. Le ministre Salvini menace d’arrêter la capitaine Rackete et son équipage pour avoir favorisé l’immigration clandestine, pendant que la députée Giorgia Meloni du parti de droite Fratelli d’Italia demande à ce que le bateau soit séquestré et coulé.
Nous, immigrés italiens vivants à Nice, faisons appel aux citoyens niçois pour se rassembler dans un lieu symbolique, tel que le port de la ville, pour manifester notre solidarité au capitaine Carola Rackete et son équipage de la Sea-Watch3 et les valeurs humanistes qui hantent leur action.
Nous, immigrés italiens vivants à Nice, croyons que la Méditerranée est d’abord un symbole d’unité et que la solidarité est inscrite dans cette identité méditerranéenne dont parlaient jadis des grands hommes français comme Albert Camus, Fernand Braudel et Gabriel Audisio.
Notre symbole c’est l’olivier, cet arbre qu’on trouve dans tous le 21 pays de la Méditerranée et qui les traverse sans se soucier des frontières.
Nous croyons qu’un port est un symbole d’accueil et jamais de refus.
Nous croyons à la loi de la mer et désobéissons aux lois injustes et inhumaines dont la droite et l’extrême-droite en Italie, comme en France, se fait le garant.
Nous croyons aux mots de Fernand Braudel, pour une identité méditerranéenne capable de se conjuguer seulement au pluriel:
« Qu’est-ce que la Méditerranée ? Mille choses à la fois, non pas un paysage, mais d’innombrables paysages, non pas une mer, mais une succession de mers, non pas une civilisation, mais des civilisations entassées les unes sur les autres. Voyager en Méditerranée, c’est trouver le monde romain au Liban, la préhistoire en Sardaigne, les villes grecques en Sicile, la présence arabe en Espagne, l’Islam turc en Yougoslavie. C’est plonger au plus profond des siècles, jusqu’aux constructions mégalithiques de Malte ou jusqu’aux pyramides d’Égypte ».
Giovanni di Benedetto
Tobia Savoca