De nombreuses associations(*) et des particuliers se sont mobilisé+es pour aider les personnes en demande d’asile qui dormaient sous des tentes sur le parking des Arboras, face au Staps, depuis plus d’un mois. De nombreuses personnes passent aussi pour leur apporter nourriture, vêtements, et choyer les enfants et les femmes enceintes.
Estrosi, le maire, a obtenu du Tribunal Administratif (par sa requête du 18/06 – verdict le 22/06) leur expulsion du camp, avec pour délai dimanche 24/06 à minuit. Les familles n’ont pu être représentées, avisées trop tardivement. La ville a argué les raisons habituelles : manque d’eau, insalubrité, etc… Alors que ces personnes doivent absolument être hébergées comme la loi le prévoit !
Dimanche 24 au soir, les familles ont souhaité partir d’elles mêmes dans le délai imparti. Nous les avons aidées à rassembler leurs maigres bagages, les jeunes ont nettoyé le parking, et le groupe s’est dirigé vers un terrain le long du Var pour la nuit.
Lundi 25 vers 20h, la police, en présence de Monsieur Vinesse (sous-préfet), est arrivée sur les lieux avec 6 véhicules, et les a fait monter dans les voitures en leur disant qu’ils allaient les reloger à 80km de là.
Les familles ont été escortées par les véhicules de la police, et ces derniers se sont arrêtés et ont abandonné tous les demandeurs d’asile sur la Nationale face au Géant Casino de Villeneuve-Loubet.
Nous les avons cherché en vain, et Farid, qui les connaissait depuis leur arrivée, nous a prévenu que des personnes étaient venues les chercher en voiture, alors que d’autres, dont quelques enfants, sont rentrés à pieds.
Tout le monde s’est installé sur le parking de la Sonacotra, propriété d’ADOMA, où les résidents et des associations leur ont apporté de quoi se restaurer.
En milieu d’après midi, des policiers ont commencé à arriver en grand nombre (plus de 50 en comptant tous les chefs). Certains étaient agressifs, une jeune policière les regardait avec haine et ne cessait de les invectiver « on va les dégager ces racailles« . Malgré mes remarques, elle à continué. Les résidents du foyer sont venus en nombre pour protéger les réfugiés, et la police a fait reculer tout le monde de façon menaçante.
Tout le monde filmait ou photographiait (ce qui est autorisé mais qui ne plait pas vraiment aux policiers). Une policière en colère voulait nous retirer le téléphone car « elle avait des enfants et ne voulait pas se retrouver sur Facekook ».
Les réfugiés se sont assis, résignés, les femmes pleuraient. Les pompiers sont venus soigner un bébé qui avait de la fièvre.
Mr Vinesse est arrivé, est resté un moment, a exposé sa version des événements du lundi soir, et s’est éclipsé emportant avec lui toutes les forces de police.
Mercredi dès 7h du matin, c’est au tour de la police municipale, puis vers 8h, Mr Estrosi, maire de Nice, de venir à la Sonacotra avec un 2ème groupe de police pour annoncer qu’il ne pouvait tolérer la présence de ces personnes sur ce terrain, et qu’il fallait qu’elles partent dans l’heure sinon elles seraient conduites à Auvare. La mairie a donné quelques bouteilles d’eau et le groupe, accompagné de Maitre Zia Oloumi, s’est dirigé vers la préfecture pour obtenir des réponses aux demandes d’hébergements. Nous les y avons rejoints.
Un RDV a été obtenu à 14h30 avec l’OFII (Office Français pour l‘Immigration et l’Intégration). L’entretien avec les familles n’a pu avoir lieu car la préfecture refusait la présence de l’avocat.
Vendredi 29 à 10h30, Maitre Oloumi a saisi Le Tribunal Administratif de Nice pour 8 référés : le préfet des Alpes-Maritimes doit être contraint à héberger les familles Syriennes. A 15h, une décision partielle est rendue par le Tribunal Administratif. Pour l’instant, 4 familles sur les 8 ont obtenu gain de cause, les réponses du TA arrivent peu à peu…
(*) AdN, Habiter la rue, MIR, Emmaüs, Médecins du Monde, Resf06, Secours Populaire…