L’immunité humanitaire

Réponse à Nice Matin
J ‘ai lu avec la plus grande attention votre article paru dans Nice Matin en date du 21 août 2016 page 8, intitulé « Un passeur idéaliste arrêté à Breil ».

IMG_2179Vous avez volontairement tu mon nom et m’avez désigné comme « éleveur de gallinacées » pour retrouver mon itinéraire et me retracer comme passeur idéaliste de réfugiés.
Vous affirmez aussi que je serais « proche des No Borders ». Non monsieur, il n’en est rien, je n’appartiens à aucune mouvance politique et d’ailleurs, est-il utile d’appartenir à une mouvance politique pour remplir ses obligations de citoyens et rester fidèle à ses engagements humanitaires et de solidarité avec ceux qui fuient les guerres et la misère et se retrouvent sur le territoire européen.
Je tiens à expliciter les raisons de mon engagement et les modalités de mon action.
Oui monsieur, j’ai pris la décision d’aider à entrer en France des familles, des femmes et des enfants, qui tentent désespérément de rejoindre en Europe leur père, mari ou frère.

Ils sont pour la plupart Soudanais ou Érythréens, parqués dans des situations inacceptables, pourchassés et déplacés de camp en camp, et rejetés de toute part.
Confronté à ce spectacle, j’ai pris la décision de leur apporter l’aide nécessaire.
En faisant cela, j’ai la certitude de remplir mon devoir d’aide et d’assistance que tout citoyen français devrait faire.

J’ai acquis la conviction que nos gouvernants ont tourné le dos à l’engagement humanitaire et bafoué les valeurs fondamentales de notre République.
Fort heureusement, je ne suis pas seul. Et un vrai mouvement de solidarité citoyenne s’est développé en tout cas dans notre région frontalière.
Les associations humanitaires, des commerçants, et des médecins ont décidé de résister à la barbarie entretenue par la politique européenne.

J’ai été placé en garde à vue, j’ai expliqué mes actions et mes motivations.
Contre toute attente peut-être, le procureur de la République de Nice a décidé de ne pas engager de poursuites à mon encontre : est-ce la décision d’un magistrat citoyen confronté lui aussi à cette effroyable misère ? Peut-être, et cela est rassurant.
Sachez que j’ai la certitude d’être fidèle aux principes qui fondent notre République française et de défendre nos valeurs.