Exilés de Vintimille : l’AdN suspend son soutien financier

Cela fait donc désormais dix ans et quatre mois que, par la fermeture de sa frontière avec l’Italie, la  France a plongé des dizaines de milliers de migrants dans la précarité, bloqués dans la petite ville de Vintimille. Petit à petit, ces personnes finissent par passer, mais ils et elles sont quelques dizaines à centaines à nécessiter chaque jour une aide humanitaire sur place.

Cela fait donc cent-vingt-quatre mois que l’AdN a entrepris de se joindre aux autres associations, et notamment la Caritas de XXmille, afin de rendre l’Enfer un peu plus vivable. Cette aide consiste en une collecte continue de vêtements et de nourriture dont le produit est livré sur place chaque semaine. Elle s’accompagne également d’achats de produits frais afin de fournir la  Caritas qui prépare une collation quotidienne, mais également des produits d’hygiène. Ces derniers achats nous coûtent beaucoup d’argent, et nos fonds ne nous permettent plus de les poursuivre. Il est déjà miraculeux que notre modeste association (qui refuse toujours toute subvention publique afin de préserver son indépendance) ait pu se livrer à cette opération durant tout ce temps. Nous remercions donc nos adhérent·es, donnateurs et donnatrices pour leur fidélité et leur générosité. Nous suspendons donc notre soutien financier à cette action, jusqu’à ce que nos comptes nous le permettent à nouveau – mais nous continuons bien évidemment les autres collectes décrites plus haut (voir la liste ci-contre – cliquez dessus pour l’agrandir).

En attendant, si vous souhaitez nous aider, vous pouvez adhérer à l’association (voir la barre de menu du site) ou lui faire un don (en l’adressant à AdN – 1 rue de la croix – 06300 Nice, en mentionnant « don pour les migrants » au dos de votre chèque). N’oubliez pas d’y adjoindre vos nom et adresse ainsi que votre mail, nous vous adresserons début 2026 le reçu fiscal correspondant qui vous permettra d’en déduire les deux-tiers de vos impôts.

(crédit photo : AdN)

CSF et AdN présentent « Nuit obscure », la trilogie de Sylvain George

En novembre (le samedi 8, puis le samedi 22 et le dimanche 23), venez vous caler bien au chaud au Cinéma de Beaulieu pour trois projections d’un cinéma comme vous n’en verrez pas ailleurs dans le 06, la trilogie « Nuit obscure » de Sylvain George. Nous avions déjà accueilli Sylvain George pour plusieurs de ses précédents films (« Qu’ils reposent en Révolte », « Les éclats », « L’impossible », « Pages arrachées », « Vers Madrid », « The burning bright », « Paris est une fête »). Aussi, à l’AdN, nous sommes ravi·es d’être à nouveau choisi·es comme partenaires de ces séances à l’initiative de Cinéma Sans Frontières.
« J’ai toujours considéré que le cinéma serait mon espace de liberté et que rien ni personne ne viendrait empiéter cet espace. Certes le chemin a été très long à partir du moment où j’ai décidé de faire des films, où le processus a été lancé, et le moment où des ensembles filmiques se sont concrétisés. Mais je n’ai fait aucune concession. » (S. George).
SYNOPSIS
Nuit Obscure – Feuillets sauvages, première partie du film Nuit Obscure.
Melilla, enclave espagnole au Maroc, est une frontière terrestre entre le continent africain et l’Europe. Une zone tampon où se donnent à lire et à voir les politiques migratoires européennes, leurs enjeux et leurs conséquences. Un lieu vers lequel convergent, en provenance du Maroc, « ceux qui brûlent», les « harragas », mineurs et jeunes majeurs, désireux de gagner l’Europe. Ils n’ont rien d’autre à perdre que de vouloir vivre jusqu’au bout.
Nuit Obscure – Au revoir ici, n’importe où, deuxième partie du film Nuit Obscure.
Melilla, enclave espagnole au Maroc, est une frontière terrestre entre le continent africain et l’Europe. En transit dans la ville, Malik et ses amis, mineurs d’origine marocaine, tentent de gagner l’Europe par tous les moyens. Jours après nuits, ils arpentent la ville en tous sens, parcourent le passé et le présent les plus brûlants de la ville, prennent tous les risques pour franchir les barrières, grimper sur les bateaux. Rester là, comme morts avant d’être nés ? Plutôt « brûler la mer » que de mourir avant d’avoir vécu.
Nuit Obscure – « Ain’t I a child ? », troisième partie du film Nuit Obscure.
Nuit Obscure – « Ain’t I a child ? » montre le parcours de jeunes exilés dans les nuits de Paris. Entre gestes furtifs et présences vibrantes, il esquisse une jeunesse comme puissance d’être, et fait surgir, dans le silence et la durée, d’autres manières d’habiter le monde.