Nice : expulsion, et rentrée scolaire difficile pour les enfants Roms

29-08-2016 : Expulsion confirmée, demain 30 août, du campement Rom, à 8 h du matin. Pour vous y rendre, cliquez ici

01-09-2016 : dernière info  . Le préfet a logé ces familles qui seront suivi par les services sociaux  pour une semaine et les enfants ont tous repris l’école .

05/09/2016 : Une famille n’a pas accepté l hébergement provisoire et les 3 autres y  sont maintenues jusqu’au 16 septembre le temps du diagnostic social et d’une décision définitive.

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30-08-2016 : A quelques jours de la rentrée scolaire que les enfants attendent avec impatience, si le Préfet ne trouve pas de solutions, le campement où vivent les familles Roms (dont nous suivons la IMG_3255scolarité des enfants) sera détruit mardi matin. Nous attendons une réponse lundi matin. Combien de fois avons-nous vécu ce scénario, pleuré devant des scènes de destruction, combien d’enfants ne sont plus allés à l’école…

IMG_3304Il y a des fonds européens dédiés depuis très longtemps pour aider ces familles. Où sont-ils ?

L’immunité humanitaire

Réponse à Nice Matin
J ‘ai lu avec la plus grande attention votre article paru dans Nice Matin en date du 21 août 2016 page 8, intitulé « Un passeur idéaliste arrêté à Breil ».

IMG_2179Vous avez volontairement tu mon nom et m’avez désigné comme « éleveur de gallinacées » pour retrouver mon itinéraire et me retracer comme passeur idéaliste de réfugiés.
Vous affirmez aussi que je serais « proche des No Borders ». Non monsieur, il n’en est rien, je n’appartiens à aucune mouvance politique et d’ailleurs, est-il utile d’appartenir à une mouvance politique pour remplir ses obligations de citoyens et rester fidèle à ses engagements humanitaires et de solidarité avec ceux qui fuient les guerres et la misère et se retrouvent sur le territoire européen.
Je tiens à expliciter les raisons de mon engagement et les modalités de mon action.
Oui monsieur, j’ai pris la décision d’aider à entrer en France des familles, des femmes et des enfants, qui tentent désespérément de rejoindre en Europe leur père, mari ou frère.

Ils sont pour la plupart Soudanais ou Érythréens, parqués dans des situations inacceptables, pourchassés et déplacés de camp en camp, et rejetés de toute part.
Confronté à ce spectacle, j’ai pris la décision de leur apporter l’aide nécessaire.
En faisant cela, j’ai la certitude de remplir mon devoir d’aide et d’assistance que tout citoyen français devrait faire.

J’ai acquis la conviction que nos gouvernants ont tourné le dos à l’engagement humanitaire et bafoué les valeurs fondamentales de notre République.
Fort heureusement, je ne suis pas seul. Et un vrai mouvement de solidarité citoyenne s’est développé en tout cas dans notre région frontalière.
Les associations humanitaires, des commerçants, et des médecins ont décidé de résister à la barbarie entretenue par la politique européenne.

J’ai été placé en garde à vue, j’ai expliqué mes actions et mes motivations.
Contre toute attente peut-être, le procureur de la République de Nice a décidé de ne pas engager de poursuites à mon encontre : est-ce la décision d’un magistrat citoyen confronté lui aussi à cette effroyable misère ? Peut-être, et cela est rassurant.
Sachez que j’ai la certitude d’être fidèle aux principes qui fondent notre République française et de défendre nos valeurs.

Réfugiés : la lettre du Président de la République .

L’AdN  avait envoyé cette très belle lettre de l’Association Roya Citoyenne au Président de la République (voir plus bas).
Voici la réponse que nous avons obtenue :

réponse-hollande

Vous pouvez continuer à écrire :
Monsieur le Président de la République
Palais de l’Elysée
55, rue du faubourg Saint-Honoré
75008 Paris
——————-
ou par Mail en suivant le lien suivant :
http://www.elysee.fr/ecrire/

La lettre est ici (au format pdf) : lettre_royalettre_roya

Vintimille : nouvel arrêté du maire.

11 août : Le maire de Vintimille a promulgué un nouvel arrêté interdisant de donner à manger et à boire aux migrants. Seules la Caritas et la Croix rouge sont habilitées à le faire.

Revue de presse italienne 9 août 
Mardi : arrivée au camp du gouverneur de la région, Giovanni Toti (journaliste et homme politique italien, devenu vice-président de Forza Italia le 24 janvier 2014, président de la région de Ligurie depuis 2015.) Aux migrants du camp massés au camp de la CRI qui lui demandaient de l’aide pour passer la frontière, il a répondu que cela ne dépendait pas d’eux mais de la France.Il leur a dit qu’il voulait les aider, qu’il était  inutile qu’ils restent ici et qu’ils devaient accepter d’aller dans les autres régions qui leur seront proposées.
Pendant ce temps, le premier bus dans le cadre du programme de transfert annoncé par le chef de la police pour « décompresser »la situation a commencé. Un bus était déjà parti dans la nuit précédente. Pour lui, seulement 100 personnes sur les 800 présentes à Vintimille au camp CRI ou dans la rue personnes sont habilitées à y rester : celles qui ont demandé l’asile et qui attendent, et celles qui souhaitent le demander. La même opération aura lieu à l’église San Antonio où sont hébergées les familles, les femmes et les enfants.

DSC06902Les personnes pourront être accueillies pendant 7 jours. Passé ce délai, elles devront partir.
Il a annoncé qu’il y aura 3 nouveaux centres d’identification et d’expulsion dans le sud de l’Italie, et que des espaces d’accueil temporaires ouvriront dans le centre du Piémont qui est le département  de référence pour cette aire géographique. Cette dernière fait partie de la région Lombarde, dont le président est depuis  2013  Roberto Maroni, membre de la Ligue Lombarde qui prône « clandestins chez eux ! ». Après le blocage de Côme et de Vintimille, des centaines de réfugiés arrivent à Milan. Ils seraient actuellement 3200 dans des camps. Giuseppe Sala, le maire de Milan (Centre gauche, élu en juin 2016) propose que soit utilisé l’espace du village de l’expo de milan pour installer un centre d’accueil dans sa ville. »
(Le ministre de l’Intérieur Angelino Alfano, était venu le 7 mai dernier à Vintimille  annoncer des mesures drastiques pour durcir  sa politique .)

Vintimille : d’un camp à l’autre

Les migrants refoulés dans des camps loin de la ville.17 juillet 2016
DSC06929L’église Sant Antonio est fermée, elle n’héberge plus que familles et enfants. Environ 45 personnes à ce jour. Des volontaires se relaient à l’église pour la nourriture et les besoins nécessaires aux familles.
Les migrants sont désormais dans deux camps situés à 3 kms de la ville :

Camp A : campement dirigé par la Croix Rouge Italienne. DSC06855Actuellement 180 places, pour atteindre 360.
Le camp A n’est pas accessible au public sans autorisation.
Repas, machines à laver, douches, un bureau d’information pour les demandes d’asile, et bientôt des animations et des cours de langue. Chambres à 6 lits dans des containers climatisés.

DSC06887Camp B : beaucoup de migrants ne veulent pas aller au camp A, ils n’ont pas confiance et ne veulent pas être fichés. Ils ont investi les haras jamais utilisés qui jouxtent le camp A. Des migrants arrivent et partent chaque jour. Ils sont tous très jeunes, en majorité des soudanais et quelques Erythréens.  La vie s’installe, avec des assemblées chaque jour où tout se décide en commun.

DSC06870Entre le camp A et le Camp B, une ancienne zone d’activités quasi-déserte. Le soir, des associations italiennes et françaises viennent donner à manger. Depuis hier, ils peuvent manger le midi dans le camp A. La préfecture a ordonné que l’eau soit coupée dans le camp B. Ils trouvent  un peu de fraicheur dans la Roya, et les associations apportent de l’eau.
Ils  doivent aller chercher vêtements, chaussures et produits d’hygiène à la Caritas, 20 via San Secondo (près de la gare ferroviaire). Ne les oubliez pas, la collecte continue !

DSC06867Vendredi 29 :  la police est venue au camp non institutionnel (B)et a saisi la nourriture et les plaques chauffantes malgré le feu vert des pompiers. Les associations françaises venues apporter à manger ont été accueillies par la police en nombre qui leur a interdit de servir le repas

Lundi 1er aout  Opération de police sur le camp B des 7 h du matin Les policiers ont évacué  les refugiés et les bénévoles solidaires. Ils   fait place nette. Des solidaires ont été embarqués et les refugiés  ont été dirigés pour intégrer le camp de la Croix Rouge Italienne .

Mercredi 3 août, la police et l’armée françaises continuent de harceler les migrants dans la vallée de la Roya (photos prises en gares de Breil et de Sospel).DSC07088 DSC07092