Vintimille : nouvel arrêté du maire.

11 août : Le maire de Vintimille a promulgué un nouvel arrêté interdisant de donner à manger et à boire aux migrants. Seules la Caritas et la Croix rouge sont habilitées à le faire.

Revue de presse italienne 9 août 
Mardi : arrivée au camp du gouverneur de la région, Giovanni Toti (journaliste et homme politique italien, devenu vice-président de Forza Italia le 24 janvier 2014, président de la région de Ligurie depuis 2015.) Aux migrants du camp massés au camp de la CRI qui lui demandaient de l’aide pour passer la frontière, il a répondu que cela ne dépendait pas d’eux mais de la France.Il leur a dit qu’il voulait les aider, qu’il était  inutile qu’ils restent ici et qu’ils devaient accepter d’aller dans les autres régions qui leur seront proposées.
Pendant ce temps, le premier bus dans le cadre du programme de transfert annoncé par le chef de la police pour « décompresser »la situation a commencé. Un bus était déjà parti dans la nuit précédente. Pour lui, seulement 100 personnes sur les 800 présentes à Vintimille au camp CRI ou dans la rue personnes sont habilitées à y rester : celles qui ont demandé l’asile et qui attendent, et celles qui souhaitent le demander. La même opération aura lieu à l’église San Antonio où sont hébergées les familles, les femmes et les enfants.

DSC06902Les personnes pourront être accueillies pendant 7 jours. Passé ce délai, elles devront partir.
Il a annoncé qu’il y aura 3 nouveaux centres d’identification et d’expulsion dans le sud de l’Italie, et que des espaces d’accueil temporaires ouvriront dans le centre du Piémont qui est le département  de référence pour cette aire géographique. Cette dernière fait partie de la région Lombarde, dont le président est depuis  2013  Roberto Maroni, membre de la Ligue Lombarde qui prône « clandestins chez eux ! ». Après le blocage de Côme et de Vintimille, des centaines de réfugiés arrivent à Milan. Ils seraient actuellement 3200 dans des camps. Giuseppe Sala, le maire de Milan (Centre gauche, élu en juin 2016) propose que soit utilisé l’espace du village de l’expo de milan pour installer un centre d’accueil dans sa ville. »
(Le ministre de l’Intérieur Angelino Alfano, était venu le 7 mai dernier à Vintimille  annoncer des mesures drastiques pour durcir  sa politique .)

Vintimille : d’un camp à l’autre

Les migrants refoulés dans des camps loin de la ville.17 juillet 2016
DSC06929L’église Sant Antonio est fermée, elle n’héberge plus que familles et enfants. Environ 45 personnes à ce jour. Des volontaires se relaient à l’église pour la nourriture et les besoins nécessaires aux familles.
Les migrants sont désormais dans deux camps situés à 3 kms de la ville :

Camp A : campement dirigé par la Croix Rouge Italienne. DSC06855Actuellement 180 places, pour atteindre 360.
Le camp A n’est pas accessible au public sans autorisation.
Repas, machines à laver, douches, un bureau d’information pour les demandes d’asile, et bientôt des animations et des cours de langue. Chambres à 6 lits dans des containers climatisés.

DSC06887Camp B : beaucoup de migrants ne veulent pas aller au camp A, ils n’ont pas confiance et ne veulent pas être fichés. Ils ont investi les haras jamais utilisés qui jouxtent le camp A. Des migrants arrivent et partent chaque jour. Ils sont tous très jeunes, en majorité des soudanais et quelques Erythréens.  La vie s’installe, avec des assemblées chaque jour où tout se décide en commun.

DSC06870Entre le camp A et le Camp B, une ancienne zone d’activités quasi-déserte. Le soir, des associations italiennes et françaises viennent donner à manger. Depuis hier, ils peuvent manger le midi dans le camp A. La préfecture a ordonné que l’eau soit coupée dans le camp B. Ils trouvent  un peu de fraicheur dans la Roya, et les associations apportent de l’eau.
Ils  doivent aller chercher vêtements, chaussures et produits d’hygiène à la Caritas, 20 via San Secondo (près de la gare ferroviaire). Ne les oubliez pas, la collecte continue !

DSC06867Vendredi 29 :  la police est venue au camp non institutionnel (B)et a saisi la nourriture et les plaques chauffantes malgré le feu vert des pompiers. Les associations françaises venues apporter à manger ont été accueillies par la police en nombre qui leur a interdit de servir le repas

Lundi 1er aout  Opération de police sur le camp B des 7 h du matin Les policiers ont évacué  les refugiés et les bénévoles solidaires. Ils   fait place nette. Des solidaires ont été embarqués et les refugiés  ont été dirigés pour intégrer le camp de la Croix Rouge Italienne .

Mercredi 3 août, la police et l’armée françaises continuent de harceler les migrants dans la vallée de la Roya (photos prises en gares de Breil et de Sospel).DSC07088 DSC07092

 

Loins des yeux

En fin de semaine,  les containers climatisés seront tous installés au Parco Roya de  Vintimille pour  seulement 180 des 800 réfugiés qui sont actuellement hébergés dans les églises de Vintimille.Ce centre sera géré par la Croix rouge italienne La Caritas eu autres associations seront également actives. DSC06499 DSC06497

Cet endroit est à 4 kms du centre de Vintimille et complètement isolé. Que vont devenir les autres ? mercredi  matin, les évêques de Monaco, Nice et Vintimille se sont réunis pour trouver des solutions complémentaires  et sensibiliser l’Europe à un accueil digne pour tous les migrants bloqués à la frontière.

DSC06486Le 27 juillet fin de l’état d’urgence , les barriéres de la frontière vont tomber mais il y aura toujours des contrôles a affirmé Monsieur Casanova Commissaire de la Police des Airs et des Frontières (PAF)

Arturo, Rafael, Andrea et Vincenzo sont libres

Arturo, Rafael, Andrea et Vincenzo, les 4 italiens  incarcérés au CRA de Nice, sont libres! Mardi matin 28 juin, , ils ont gagné devant le Juge des Libertés et de la Détention, et cet après-midi au Tribunal Administratif, en présence de Francois-Xavier Lauch, directeur du cabinet du Préfet (le plaignant, reparti sans attendre le jugement).   Merci à Maitre Lestrade (au JLD) et Maitre Oloumi (au TA) pour leurs excellentes plaidoiries !

occupation douane 2016 « L’été dernier, pendant que les migrants et leurs soutiens résistaient sur les rochers de la frontière franco- italienne, à Vievola, à l’extrémité nord de la vallée de la Roya, un rassemblement d’habitants luttait contre le doublement du tunnel du col de Tende et le trafic de camions qui en résulte. Nos parcours respectifs semblaient lointains, mais déjà se dessinait un lien commun. Nous nous sommes rencontrés sur la côte comme dans la montagne et nous avons senti qu’ échanger était important et nécessaire. Puis au mois de septembre le rassemblement de Vievola comme celui des Balzi Rossi a été expulsé. Pour les solidaires, les vallées au dessus de Vintimille sont devenues des refuges naturels. De là, la lutte contre la frontière est repartie, et ce sont ces vallées qui ont reçu les si nombreuses interdictions de séjour venant de la préfecture de police d’Imperia. Dans la vallée de la Roya, la construction du tunnel de Tende s’est poursuivie, et à ce triste scénario se sont ajoutés les migrants, qui quotidiennement, avec courage et détermination, traversent ce territoire en direction de Paris, Calais, l’Angleterre …
Nous avons donc senti le besoin de nous rencontrer plus régulièrement, et de cette situation est née une nouvelle histoire.
La manifestation du samedi 18juin a donc été caractérisée par la rencontre entre les luttes contre la destruction du territoire et celles contre les frontières et déportations. Les forces de l’ordre italiennes nous ont interdit de continuer vers Vintimille et Menton, où le cortège de vélos aurait dû arriver. Elles devaient empêcher les manifestants de rencontrer les migrants bloqués et déportés à la frontière franco italienne. Il s’en est suivi une assemblée spontanée qui a décidé de continuer la mobilisation en occupant le bâtiment de l’ancienne douane française, proche du vallon frontalier de Fanghetto. Italien/nes et français(es) ensemble, nous avons dépassé les frontières territoriales, linguistiques et culturelles qui encore nous divisaient et avons transformé un lieu de contrôle et de séparation entre les peuples en un espace libéré. Une éclaircie dans les ténèbres du présent dans laquelle nous avons donné vie et force aux luttes à venir.
L’expérience a duré jusqu’à jeudi matin quand les forces de la gendarmerie ont donné l’assaut. Il a été notifié aux cinq italiens présents un décret d’expulsion d’un an du territoire français. Au lieu d’être raccompagnés à la frontière, comme il est advenu pour Giulia (non retenue parce qu’il n’existe pas de quartier pour femmes au CRA de Nice), nous avons subi un transfert au centre de détention administratif de Nice.
Entre nous, le moral est bon, surtout après le rassemblement participatif qui s’est tenu vendredi sous les murs du centre. Nous refusons fermement les étiquettes que voudraient nous coller la presse et la préfecture, parce que nous savons bien comment ces organes tendent à limiter, diviser et réprimer.
Le croisement des parcours dans ce territoire de frontière dessine de nouvelles géographies et nous sommes fiers de faire partie de cette communauté en lutte. Nous remercions chaque personne qui, en Italie comme en France, a manifesté de la solidarité avec nous et avec chaque migrant(e) déporté(e) ou détenu(e) en Europe.
Pour un monde sans prisons ni autorités ni frontières, ni camions, autogestion ! »Andrea, Rafael, Vincenzo, Arturo

Article écrit par une journaliste de Ressources seul média présent la totalité de l ‘audience .

 

Association pour la Démocratie à Nice et dans les Alpes-Maritimes