La solidarité condamnée à Grasse

Claire, militante associative à Nice, était jugée cet après-midi au Tribunal de Grande Instance de Grasse pour avoir transporté deux personnes réfugiées érythréennes (un mineur isolé et une jeune femme seule) dans sa voiture, de la gare de Nice à celle d’Antibes, où elle fut dénoncée à la police par un agent de la SNCF.

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Les No Borders venus d’Italie.

Plus de cent personnes étaient venues la soutenir dans cette épreuve, dont plusieurs No Borders venus d’Italie. Claire restera très digne et répondra en toute honnêteté et franchise à toutes les questions.

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Après le verdict.

A plusieurs reprises, le Président du Tribunal, M. Alexandre Julien, montrera sa méconnaissance du traitement des réfugiés dans notre département, bien qu’il lui fut pourtant détaillé par les témoins (issus d’associations humanitaires), et la défense.  Le Procureur lui laissera l’appréciation de la nature de l’aide fournie par Claire, sachant qu’une personne ne peut être condamnée si l’aide émane « de toute personne physique ou morale, lorsque l’acte reproché n’a donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte et consistait à fournir des conseils juridiques ou des prestations de restauration, d’hébergement ou de soins médicaux destinées à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l’étranger, ou bien toute autre aide visant à préserver la dignité ou l’intégrité physique de celui-ci ». (Art. 622-4 du code CESEDA).

Menaçant à plusieurs reprises d’évacuer la salle (pourtant digne et silencieuse), le Président du Tribunal ira même au-delà de la requête du Procureur qui prônait une amende de 2000€ avec sursis. Le Tribunal inflige ainsi une amende ferme de 1500€ (avec possibilité d’une remise de 20% si payée d’ici un mois…), immédiatement suivi d’un « au revoir madame » claquant et fort glacial.

Nous passerons sur la posture physique du Président du Tribunal, dont tout le monde dans la salle a cru qu’il s’était endormi, pendant la plaidoirie de la Défense, mais en retiendrons l’expression d’un certain mépris. Après le verdict, à la sortie de la salle d’audience, un policier tout sourire nargue l’avocate d’un « et ouais… ».

L’avocate Me Sarah Benkemoun annonce dans la foulée que sa cliente ira en appel. Et nous y serons nous aussi. Car cette condamnation est inacceptable.

D’ici là, vous pouvez toujours signer la pétition ici et la faire suivre le plus possible .

NON au « délit de solidarité » !

Le 15 décembre, venez nombreux et nombreuses au Cercle de Silence exceptionnel de Resf06 pour soutenir Claire, place Garibaldi, de 18h30 à 19h. Et diffusez l’info largement ! Le 13 juillet dernier, Claire, Maître de Conférences retraitée, militante associative, était  interpellée par la P.A.F, en gare d’Antibes, alors qu’elle accompagnait un mineur et une jeune femme, tous deux des réfugiés, qui souhaitaient rejoindre leurs familles dans le nord de l’Europe. Que reprochait-on à cette paisible retraitée, soucieuse du respect des droits humains ? Elle était prévenue d’avoir « facilité la circulation irrégulière de deux étrangers en France » !!! Menottée, interrogée, placée en garde à vue, son domicile perquisitionné (sans résultat, bien sûr !). La volonté d’intimidation des militants et sympathisants était manifeste. Claire doit comparaître devant le TGI de Grasse le 18 décembre 2015. Que s’était-il passé ?  Depuis le printemps, de jeunes réfugiés attendaient à la gare de Nice et depuis le mois de Juin, la police les empêchait de prendre le train pour le nord de la France ou de l’Europe, alors qu’ils avaient payé leur billet. Et ils étaient sans cesse contrôlés au faciès dans les gares et les trains ( pratique pourtant interdite par la Loi ). Ils étaient bloqués, sans ressources et sans soutien. Le 13 juillet dernier, nous étions plusieurs citoyen-nes bénévoles, membres d’associations humanistes, à tenter de leur porter un peu de secours. C’est ce qu’a fait Claire en montrant leur chemin à des jeunes désorientés… comme nous l’avons fait aussi… comme VOUS, citoyen-es aux sentiments humains, vous auriez pu le faire…  Signataires : Amnesty International – Alpes-Maritimes / Association pour la démocratie à Nice (ADN) / Association Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE) / Association Nationale D’assistance aux frontières pour les étrangers (ANAFÉ) / Cimade 06 / Comité de vigilance des Alpes-Maritimes (CO.VI.AM) / Habitat et citoyenneté / Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI) / Ligue des droits de l’Homme (LDH) sections Nice et Cannes-Grasse / Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP ) – Comité Nice–Grasse / Réseau éducation sans frontières (RESF) / Secours Catholique 06 / Syndicat des avocats de France (SAF) / Syndicat de la magistrature (S.M) 06

Vardon à la culture… de la violence.

Un petit rappel parmi d’autres, tiré de nos archives à propos des activités ‘culturelles’ de Philippe Vardon, leader historique des Jeunesses Identitaires et colistier de Marion Marechal-Le Pen. Ah oui, certain+es lui prêtent la volonté de faire partie de la commission Culture au futur conseil régional…

17/12/2007 : Délibéré dans 2 affaires concernant les agissements violents des JI.
1) Distribution de tracts « ni voilées ni violées » devant le lycée Thierry Maulnier qui avait fini en agression contre les élèves et en lancer de lacrymos. Guillaume Luyt et P. Vardon condamnés pour incitation à la discrimination : 4 mois avec sursis , 5000 € d’amende et le second 3 mois ; C. Gasiglia et D. lescure : 3000 €

2) Le parquet avait engagé une procédure pour reconstitution de ligue dissoute (Unité Radicale) suite à l’agression lors du congrès des JI à Nice de deux étrangers. Les JI sont condamnées à 20 000 € d’amende et P. Vardon (ex-président des JI) à 4 mois avec sursis et 10 000 € d’amende. Mais pas de dissolution qui dépend du ministère de l’intérieur que l’AdN a saisi plusieurs fois sans résultat à ce jour.
Le mouvement Nissa Rebella peut continuer à servir et se présenter aux élections municipales. Belle démocratie ! Les condamnés font appel.

Dans l’attente des délibérés les JI ont continué leurs activités :
Mardi 11/12/2007 : C’est une soirée plutôt sympathique qui s’annonçait mardi soir à la salle de concert « Le Volume » à Nice. Un petit pogo par-ci par-là, ça aide quand même bien à se réchauffer en ce mois de décembrrrre.

vardonL’atmosphère devint cependant bien vite pesante et nauséabonde, et ce bien avant que les premiers riffs de basse et roulements de caisse claire ne retentissent. En effet, vers 20h, une vingtaine de membres des jeunesses identitaires, courageusement cagoulés et menés militairement par Philippe Vardon, avait décidé d’empêcher la tenue du concert. Pour cela, ils bloqueront toutes les issues, enfermant de ce fait musiciens et personnel du lieu à l’intérieur – proférant au passage menaces et intimidations.

Lorsque nous arrivons sur place, la police s’est interposée et tout le monde est sur le trottoir. Elle discute donc avec les chefs de la bande de voyous (toujours cagoulés), et les laisse repartir sans interpellation ni contrôle d’identité – mais toujours avec leurs cagoules ! Sans doute la Police Républicaine avait-elle peur qu’ils ne prennent froid. Il parait que le virus de la grippe sera très agressif cette année – mais moins qu’eux tout de même. Il apparait toutefois que le dénommé Vardon a été convoqué par leurs services – affaire à suivre. Le 26 novembre dernier, lors du procès relatif à la demande de dissolution des JI, leur gourou local s’était frictionné avec les fonctionnaires de police – ce qui lui vaut une autre convocation le 8 janvier prochain pour se voir proposer un stage de citoyenneté.

Revenant vers nous, les policiers, rappelant fièrement qu’ils ont « réglé le problème de manière républicaine« , demandent alors aux responsables des lieux d’arrêter les concerts à 22h (il est alors 21h et trois groupes doivent jouer) et que tout le monde aille alors faire tranquillement dodo – afin, et ce sur un ton très sérieux, « de ne pas faire de provocation inutile« . A Nice, le marchand de sable est cagoulé et agressif, il faut le savoir.

Le film de la soirée : http://www.youtube.com/watch?v=5b2COTgQA3A

Nous apprenons que ce même soir des jeunes du MJS ont été agressés. L’un deux a été frappé en plein visage et a décidé de porter plainte. Depuis des années, de telles plaintes s’accumulent contre ce groupuscule qui continue pourtant à sévir. Pour ce qui est de la soirée de mardi, Le Volume et l’organisateur du concert (l’association Le Décapsuleur) ont également déposé la leur.
L’AdN a écrit au Procureur et se portera partie civile.

Massacre d’Aigues-Mortes, un combat contre l’oubli.

enzoEnzo Barnabà sera à la Brigue  pour nous présenter son livre .
A la fin du XIX ème et début du XX ème , les émigrés italiens  étaient indésirables et victimes d’actes de violence populaire en France.
Les siècles passent mais les mentalités se retrouvent .
Les évènements tragiques de ces derniers jours ne doivent pas nous pousser à nous refermer sur nous mêmes mais plus tôt à réfléchir ensemble .

Blog du foyer

 

Manifestation contre les violences faites aux femmes

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25 novembre 2015 : Journée internationale de luttes contre les violences faites aux femmes

Violences ! toujours la violence ! ÇA SUFFIT !

La violence règne partout dans le monde. Inséparable du patriarcat et du capitalisme, elle asservit la majorité de l’humanité au profit d’une minorité qui l’exerce pour mieux dominer.

Les guerres et la pauvreté, qui en sont à la fois causes et conséquences, ainsi que les régimes matrimoniaux religieux et/ou institutionnels, contribuent à placer les femmes en premières victimes de ces violences. Domination et violences masculines, ça suffit !

Les luttes menées pour éradiquer ces violences au cours du dernier siècle et de ce XXIème, ont permis d’obtenir démocratiquement des avancées en termes d’égalité des droits.

Mais on est encore loin du compte puisqu’en France en 2014 :

– Une femme meurt tous les 2,8 jours sous les coups de son conjoint.

– 121 femmes sont mortes sous les coups de leur époux, compagnon ou conjoint.

– Les homicides au sein du couple représentent 19% des homicides

– 217 000 femmes ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint mais seulement 15% ont porté plainte

– 84 000 femmes ont été violées par des hommes et dans 80% des cas, les violeurs connaissent leur victime.

– Les femmes, encore aujourd’hui sont harcelées discriminées par lesbophobie, excisées, mariées de force, victimes de viols de guerre, soumises à la prostitution…

Pourtant l’avancée de certains droits tendant à éliminer la violence envers les femmes est réelle mais, dans les faits, leurs mises en pratique laissent toujours à désirer.

Ainsi :

– Le droit à l’avortement par sa dépénalisation (1975)

– La reconnaissance du viol en tant que crime (1980)

– La pénalisation du viol conjugal (1990)

– La reconnaissance du harcèlement sexuel au travail (1992) et du harcèlement moral au sein du couple (2010)

– L’égalité professionnelle

– Le principe de non-discrimination à l’emploi (2001) …

C’est la réalité d’un monde hétéro-patriarcal, exploiteur, oppresseur et faiseur de guerres.

Les femmes paient un lourd tribut à la guerre en ce qui concerne le viol et la prostitution…

Pourquoi les femmes sont-elles toujours considérées comme inférieures et devant être soumises aux hommes, comme ayant peu de valeur intellectuelle, sans consistance physique/psychique et donc désignées comme souffre-douleur ou comme objet sexuel à parer ou à cacher ? Les femmes sont toujours harcelées par leurs collègues de bureau, leur compagnon…

C’est que nos cultures patriarcales continuent à reproduire cette image dégradée et dégradante des femmes et ceci, partout dans le monde.
Nos luttes doivent donc s’attaquer de front à ces mentalités qui perdurent dans les institutions, dans la famille, à l’école, au travail, en politique, dans la culture… etc.

Notre combat doit :

– commencer dès la plus petite enfance, pour démonter les stéréotypes sexuels ancrés dans nos cultures qui déterminent et essentialisent les filles et les garçons,

– continuer dans nos associations et collectifs, syndicats et organisations politiques pour faire évoluer les mentalités en s’appuyant sur les lois existantes, en en exigeant de nouvelles plus
précises et plus contraignantes accompagnées de leurs décrets d’application.

En ce 25 novembre 2015, à l’heure où des milliers de femmes
cheminent loin de leur pays en quête d’un avenir meilleur, nous
exigeons :

– pour toutes les femmes, et particulièrement pour les exilées, le droit à l’asile et à la sécurité, l’accès à la langue, au logement, au travail, l’accès aux droits à la santé et aux soins

– des mesures renforçant la lutte contre le système prostitutionnel ainsi que l’accueil des victimes de la traite.

– la satisfaction des exigences portées par les associations féministes de lutte contre les violences, notamment en transposant obligatoirement dans le droit français les mesures de la Convention
du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, dite Convention d’Istanbul, ratifiée par la France en juillet 2014

– des décrets d’application qui permettent l’égalité filles/garçons dans tous les domaines de la société, éducatif, culturel, familial, associatif, politique, commercial…

Nous toutes et tous, proclamons notre unité et notre détermination
pour nous dresser, toujours et partout, contre les violences faites aux
femmes.
Nous appelons à participer à deux événements qui marqueront, à
Nice, la journée internationale de luttes contre les violences faites
aux femmes :

– Une manifestation visuelle : Samedi 21 novembre 2015 à 14 h 30
Place Masséna .

Une rencontre-débats : Mercredi 25 novembre à 19 h
Autour du film : « Et maintenant on va où ? » de Nadine Labaki
Au Court Circuit Café 4 rue Vernier (stations Tram Thiers ou Libération)

Collectif départemental des droits des femmes 06

http://cddf06.blogpost.fr/

Association pour la Démocratie à Nice et dans les Alpes-Maritimes