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Soutien à Sami Ellajmi, victime d’acharnement de la part de la Préfecture des Alpes Maritimes.

(mise à jour du 05/03/2023)

Très important : la pétition en ligne est disponible en cliquant ici.

Voir aussi le reportage de BFM TV.
Nice Matin a aussi publié plusieurs articles :
(1) Une première lueur d’espoir pour Sami, ce père de famille menacé d’expulsion – Nice-Matin (nicematin.com)
(2) Menacé d’expulsion, une course contre la montre s’engage pour Sami, ce père de famille qui vit en France depuis l’âge d’un an – Nice-Matin (nicematin.com)
(3) https://www.nicematin.com/justice/expulsion-de-sami-en-tunisie-larrete-du-prefet-des-alpes-maritimes-annule-pour-la-deuxieme-fois-829942
Voir enfin les articles parus sur L’Humanité et 15-38 Méditerranée.

Note : la Préfecture ne répond pas aux journalistes sur cette affaire.

Sami est passé devant le Juge des Libertés et de la Détention. Le verdict est que Sami peut sortir du centre de rétention et rentrer libre chez lui. Il reste cependant une audience cruciale pour lui à Aix le 6 mars, afin de statuer sur son interdiction de territoire national. Il est donc important qu’il y ait encore du monde pour le soutenir, mais aussi signer et faire circuler la pétition mentionné ci-dessus.

Le récit ci-dessous relatant le cauchemar que vit Sami depuis trois ans est bien réel. Votre simple signature au bas de cette pétition sera un soutien tout aussi réel dans sa quête de justice et de liberté.

Sami Ellajmi est arrivé de Tunisie en France en 1990 par regroupement familial, son père travaillait dans le bâtiment à Nice. Sa mère arrive alors en France avec la grande sœur et Sami, qui a alors 1 an environ. Un petit frère naitra ensuite en France, qui est aujourd’hui pâtissier.

La scolarité de Sami est continue : Ecole Nikaïa / Ecole Risso / Collège Risso / Collège Port Lympia / IFA et au lycée Don Bosco. A l’époque où il est à Risso, il est suivi en aide aux devoirs dans une association de quartier (N.O.U.S.).

Après sa scolarité, Sami a toujours travaillé. Il a aujourd’hui une entreprise familiale d’étanchéité au nom de son épouse, Sophie, et de nombreux chantiers. Sami vit sous carte de séjour depuis son arrivée en France, c’est là sa seule erreur. Son frère et sa sœur sont de nationalité française. Il est désormais marié depuis plus de 2 ans avec Sophie, sa compagne depuis 17 ans. Ils ont trois enfants adorables qui ont respectivement 13, 5 et 1 an.

En 2019, Sami et Sophie sont été appelés par un ami alors qu’ils étaient en Italie, afin de ramener en France deux personnes, présentées comme Kurdes et avec des demandes d’asile en règle. Sami est au volant et sa compagne à côté. Ils se font arrêter au péage de La Turbie, près de Monaco. Ils sont tous placés en garde à vue mais Sami dit ne voir « aucune trace des réfugiés dans le commissariat ». Une personne kurde est alors venue prendre des nouvelles de son frère et a été placée en garde à vue comme instigateur, selon Sami. Plus tard, son avocat soulignera que rien dans le dossier ne prouve que les personnes transportées n’avaient pas droit au séjour en France. A l’issue de cette garde à vue, Sami part à la Maison d’arrêt de Nice sous mandat de dépôt le temps de l’enquête. Il y reste un mois et 14 jours. Il est accusé d’avoir touché de l’argent pour le passage, alors qu’aucun transfert de fond (ni argent liquide dans le camion, ni virement sur le compte) n’est versé au dossier. Sa femme n’est pas poursuivie et rentre chez elle après la garde à vue avec ses enfants dans une grande angoisse.

Puis Sami sort et reprend sa vie. Son dossier est suivi par Me Zia Oloumi. Quand il est libéré, Sami, via son avocat, fait appel de la décision de justice mais la Cour d’Appel lui rajoute 2 mois de prison en plus et 5 ans d’interdiction de territoire français. La justice mentionne en outre que cela ne ferait que 13 ans que Sami habite en France, alors que son séjour dans notre pays depuis sa plus tendre enfance est parfaitement documenté.

En novembre 2021, son épouse Sophie est victime d’un très grave accident de la route devant son domicile. Le frein à main de sa voiture lâche avec son bébé à l’intérieur ; elle court pour en détourner les roues, sauve l’enfant, mais se mutile gravement. Elle manque de mourir et passe plusieurs mois pour une chirurgie de reconstruction à l’hôpital Pasteur de Nice. Sami est dévasté et s’occupe des trois enfants, le petit dernier a un mois environ au moment de l’accident – il passe une batterie d’examens à l’hôpital Lenval à Nice avant de rentrer. Sophie est toujours handicapée à ce jour par cet accident. Bien entendu, Sami est la seule personne du foyer pouvant assurer sa survie économique. Encore très récemment, les médecins considéraient comme indispensable sa présence à la maison pour s’occuper de sa famille.

Début décembre 2022 – Sami reçoit une convocation à la gendarmerie. Il appelle son avocat qui lui conseille d’y aller, en sachant qu’il allait partir en Maison d’arrêt à Grasse. Sami se présente de son plein gré. Son avocat est confiant sur le fait de le faire sortir vite. Il dit à Sophie qu’il n’est pas nécessaire de faire une demande de parloir. Mais finalement il est maintenu en détention, y passe son anniversaire (le 23 décembre) et Noël loin des enfants. Son moral est très bas.

Le jeudi 9 février 2023, on lui mentionne qu’il va sortir avec un rendez-vous au Service Pénitentiaire d’Insertion et Probation. On lui dit que sa libération a été acceptée car il a un domicile, un travail, une femme handicapée et 3 enfants, et qu’il est propriétaire en France.

Sophie annonce son retour aux enfants qui sont gardés par les oncles et tantes car elle est ré-hospitalisée à Pasteur pour une greffe dans le cadre de sa reconstruction.

Le lundi 13 février, Sami laisse ses empreintes pour sortir au greffe. La Police de l’Air et des Frontières l’y rejoint et lui passe les menottes, devant le bureau du greffe. Direction le Centre de Rétention Administrative. Sa voisine lui rend visite et le trouve désemparé, en pleurs, il ne comprend pas ce qu’il fait là. D’autant que son avocat lui a mentionné qu’il a une audience prévue le 6 mars pour la levée de l’interdiction de territoire national devant la Cour d’Appel d’Aix en Provence. La préfecture a donc préféré ne pas tenir compte du calendrier judiciaire en cours, alors que Sami présente toutes les garanties de quelqu’un qui ne tentera pas de s’échapper.

Il passe devant le Juge des Libertés et de la Détention le 16 février, à Nice. Sa demande de libération a été rejetée. Selon son avocat, Sami pourrait tout à fait être assigné à résidence chez lui en attendant le 6 mars.

Le 17 février, Sami passe devant la juge au Tribunal Administratif de Nice. Concernant le retrait de son permis de séjour par la Préfecture des Alpes Maritimes, la Juge remettra son délibéré après un examen collégial (la décision n’a toujours pas été rendue). Quant au pays de renvoi décidé par le Préfet (la Tunisie), le Tribunal Administratif annule cette décision. Son avocat argue en effet que Sami n’a strictement aucune attache en Tunisie, et que l’envoyer (éventuellement) en Italie lui permettrait de voir régulièrement sa famille (Vintimille n’est qu’à 40km de là).

A la suite de ces pas positifs, le préfet a préféré la précipitation et n’a pas attendu la publication des motivations du Tribunal Administratif (qui ne seront publiées que le lundi 20). Toujours le 17 février, moins de 30 minutes après l’énoncé du jugement, on apprend que la préfecture réitère sa décision d’envoyer Sami en Tunisie.

Le 20 février, Sami continue son parcours du combattant et passe en audience à la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence afin de contester son maintien en rétention. La Cour a rejeté sa demande et confirmé les motifs émis par la Préfecture, une décision qui laisse son avocat interloqué au vu de tous les éléments transmis par lui et la situation particulièrement vulnérable de la famille. De façon surprenante, la préfecture met en doute le lieu de résidence réel de Sami, alors qu’il y vit avec sa famille, que sa voisine l’y croise chaque jour et qu’il y reçoit toutes ses convocations.

Le 22 février, retour devant le Tribunal Administratif de Nice afin de contester à nouveau le pays de renvoi (la Tunisie) fixé avec insistance par la préfecture. Outre une plaidoirie forcément similaire à celle du 17 février, il est fait état par l’avocat que la préfecture n’a pas tenu compte de tous les document fournis par Sami, que ce dernier vit en France de manière régulière depuis 1990, que sa femme et ses enfants sont français, et que l’intérêt supérieur des enfants (tel que décrit dans l’Article 3 de la Convention relative aux Droits de l’Enfant – cf. plus bas) n’est pas pris en compte par la préfecture des Alpes Maritimes. Fort logiquement, le Tribunal Administratif annule cette décision du Préfet.

Le 23 février, le Préfet prend à nouveau très rapidement la décision d’envoyer Sami en Tunisie.

Le 24 février, Sami passe à nouveau devant le Juge des Libertés et de la Détention à Nice, afin de réclamer sa sortie du centre de rétention. Le juge le lui accorde. Il peut enfin rentrer chez lui, mais n’est pas sorti de cette galère pour autant.

27 février : nouveau coup de théâtre, le Préfet décide de faire appel de la décision du Juge des Libertés et de la Détention, et réitère sa volonté de renvoyer Sami au centre de rétention. Entre-temps, le Préfet a également repris une troisième fois (!) son arrêté demandant une expulsion en Tunisie. Sami doit alors comparaître le lendemain à Aix-en-Provence devant la Cour d’Appel. Chose faite, et la Cour d’Appel donne tort au Préfet et rejette son appel pour la rétention. Sami peut donc rester libre, mais va devoir toutefois retourner devant le Tribunal Administratif de Nice afin de faire annuler à nouveau le renvoi en Tunisie.

L’étape suivante sera donc le 6 mars 2023, pour une audience cruciale devant la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence, lors de laquelle sera examinée la levée de son interdiction de territoire national.

Il est grand temps que cet acharnement contre Sami Ellajmi cesse, et que celui-ci puisse désormais vivre en liberté et toute quiétude auprès de sa femme, de ses enfants, et qu’il puisse reprendre son activité professionnelle de manière normale. Tout ceci est la raison pour laquelle nous demandons de signer cette pétition et de la faire suivre de la manière la plus large possible. Il est temps que le cauchemar cesse.

 

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Note : Article 3 de la Convention relative aux Droits de l’Enfant

  • Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu’elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale.
  • Les Etats parties s’engagent à assurer à l’enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être, compte tenu des droits et des devoirs de ses parents, de ses tuteurs ou des autres personnes légalement responsables de lui, et ils prennent à cette fin toutes les mesures législatives et administratives appropriées.
  • Les Etats parties veillent à ce que le fonctionnement des institutions, services et établissements qui ont la charge des enfants et assurent leur protection soit conforme aux normes fixées par les autorités compétentes, particulièrement dans le domaine de la sécurité et de la santé et en ce qui concerne le nombre et la compétence de leur personnel ainsi que l’existence d’un contrôle approprié.

 

Mandat d’arrêt international et nouvelle audience pour Pinar Selek

Voir également le site pinarselek.fr sous la rubrique « Agir ». Un comité de soutien s’est créé à Nice, et une délégation se rendra à Istanbul le 31 mars pour assister au procès. Vous pouvez apporter votre soutien financier en envoyant votre soutien par chèque à l’AdN, mentionnant ‘Comité Pinar Selak’ au dos. Le 25 mars aura lieu une soirée de soutien à Nice, avant la représentation d’une pièce de théâtre en avril. Ci-dessous, le communiqué de presse initial.

Communiqué de presse de la Coordination européenne des collectifs de solidarité avec Pinar Selek – 16 janvier 2023.
Le 21 juin 2022, l’agence de presse publique turque a annoncé l’annulation par la Cour Suprême de Turquie du quatrième acquittement de Pinar Selek, prononcé le 19 décembre 2014 par le Tribunal criminel d’Istanbul. Auparavant, Pinar Selek avait effectivement comparu au cours de trois procédures criminelles, qui ont toutes constaté son innocence, au long des 25 années de persécution politico-judiciaire qu’elle continue à subir. Après l’avoir emprisonnée et torturée pour ses recherches sociologiques sur les Kurdes, le pouvoir turc a décidé de faire d’elle une « terroriste » en fabriquant de toutes pièces les éléments voulus pour démontrer contre toute évidence la survenance d’un attentat, alors que tout a établi que l’explosion du Marché aux épices d’Istanbul de 1998 a été provoquée accidentellement.

Six mois après l’annonce par voie de presse de l’annulation de l’acquittement, la décision de la Cour Suprême a été enfin notifiée aux avocat.es de Pinar Selek, ce 6 janvier 2023, par la Cour d’Assise d’Istanbul. Ces six mois d’attente insupportable et de nouvelle torture psychologique pour Pinar Selek se soldent par une parodie de justice. Pinar Selek fait l’objet d’une mesure de mandat d’arrêt international demandant son emprisonnement immédiat. Cette décision est prise par le Tribunal Criminel d’Istanbul avant même que les juges de cette juridiction ne se soient prononcés lors d’une première audience, fixée au 31 mars 2023.

De telles mesures, ubuesques du point de vue du droit et particulièrement graves par leurs portées et leurs conséquences sur Pinar Selek, sont prises dans un contexte de restriction des libertés et de multiplication des violences par le pouvoir turc contre l’ensemble des minorités et des opposants politiques, en particulier contre les Kurdes, que ce soit en Turquie ou dans d’autres pays. Les élections prochaines en Turquie sont propices à toutes les diversions politiques et à toutes les manipulations.

Les collectifs de solidarité avec Pinar Selek refusent que l’écrivaine et sociologue soit une fois de plus l’otage d’une politique inique qui se traduit par une véritable farce judiciaire. Ils refusent également qu’elle soit la victime collatérale de la politique de complaisance des pays européens à l’égard du régime autoritaire et liberticide qui sévit en Turquie. Ils demandent à tout.es les parlementaires et responsables politiques qui ont témoigné ces derniers mois leur soutien à Pinar Selek, d’agir énergiquement auprès du gouvernement afin qu’il lui apporte concrètement toute la sécurité et la protection que l’État français doit à l’une de ses compatriotes. La nationalité française de Pinar Selek ne suffit pas à la protéger. Forts du soutien de très nombreuses personnalités de la recherche et du monde intellectuel et de la culture, les collectifs de solidarité avec Pinar Selek renouvellent au Président de la République leur demande de soutien ferme et inconditionnel ainsi qu’une protestation officielle auprès du pouvoir turc.

Ils appellent enfin les ami·es de Pinar Selek, les artistes, les universitaires et les militant.es à redoubler d’efforts, à étendre leurs mobilisations en soutien à toutes les victimes du pouvoir turc et à préparer des délégations nombreuses pour se rendre à Istanbul le 31 mars prochain pour exiger la vérité et la justice pour Pinar Selek !

Votre contact pour les Alpes-Maritimes : collectif.nice.pinarselek@gmail.com

Pour participer au financement de la délégation de militant.e.s et de sympathisant.e.s qui doit se rendre à Istanbul : https://www.helloasso.com/associations/karinca/formulaires/1

Retrouvez ce communiqué en cliquant [ ICI ]

Chères amies et chers amis,

Je viens de lire la décision de la Cour suprême qui me condamne non seulement à la prison à vie mais aussi à une persécution sans fin. C’est une fausse décision qui s’appuie sur de faux arguments et des preuves falsifiées.

Ce procès continue depuis 25 ans. La moitié de ma vie. Et je sais qu’il est un des indicateurs du mal organisé qui est enraciné en Turquie depuis bien plus longtemps. Il reflète à la fois la continuité du régime autoritaire en Turquie et les configurations des dispositifs répressifs. Ce jugement inique fondé sur des documents falsifiés n’est qu’une pièce des sombres dispositifs mis en place avant les élections. Quelques jours avant les assassinats des Kurdes à Paris, j’ai écrit ceci sur Mediapart : « L’année 2023 est prévisible. A l’occasion des échéances électorales, on verra de nouvelles explosions ou des attentats organisés par les « invisibles ». Les enquêtes n’aboutiront jamais, comme le complot dont je suis victime ». J’y ai expliqué comment en Turquie le gouvernement en difficulté déchaîne sa violence par une stratégie de chaos et de tension qui se nourrit au sombre répertoire politique du pays. Je suis un petit point dans le grand tableau de la résistance, qui se paye au prix fort.

Jusqu’à aujourd’hui, j’ai résisté pour ne pas me soumettre à la domination, mais aussi, face à la répression, pour continuer à créer, à travailler sur des questions de recherche, à réfléchir profondément, de façon structurée et aussi à agir et à vivre comme une fourmi zinzine. Je vous le promets, je ne lâcherai rien.

Je vous embrasse,

Pinar

Le printemps des Migrations

Printemps des migrations, Nice, avril 2023.
Quand les murs tombent.

Cagnotte pour l’événement : cliquez ici !

Page facebook : c’est ici !

Nice, Niça, Nizza, Nissa, Nikaia… tantôt du nord, tantôt du sud, ligure, sarde ou savoyarde,  lieu de départ ou d’arrivée : Nice par-delà les frontières.

Pendant tout le mois d’avril 2023, de Nice Nord aux Moulins en passant par l’Ariane, Pasteur, Riquier, Saint Roch, le vieux Nice, Nice centre : du nord au sud, d’est en ouest, le printemps des migrations nous invite à migrer, de quartier en quartier, de dedans en dehors, d’art en d’art, de lieu en lieu, sans frontières.

Edouard Glissant disait « les murs menacent tout le monde de l’un et l’autre côté de leur obscurité. Ils achèvent de tarir ce qui s’est desséché sur ce versant du dénuement, ils achèvent d’aigrir ce qui s’est angoissé sur l’autre versant de l’abondance » ».

Et parce que le droit est piétiné, cette obscurité continue de gronder et tuer ici et ailleurs. Migrer? Oui, partout, tout le temps, les hommes et femmes du monde sont en mouvement.

Rdv donc au printemps pour célébrer ces beaux mouvements, pour une ville de Nice migrante et accueillante.

Ouvrez tous vos sens dans tous les sens: le programme se construit et sera dédié pendant 1 mois aux migrations : rencontres, performances artistiques, danses, théâtres,musiques,fêtes et manifestations dans différents quartiers de la ville.

« il n’est frontière qu’on n’outrepasse »

Premier.es membres du collectif «Printemps des Migrations»: Association ADAM, AdN, Les amis de la Liberté, Le Bookclub féministe, CIDFF06, la Cimade, Emmaüs Roya, Mouais le Mensuel, MRAP06, Les Diables Bleus, Planning familial 06, Pays de Fayence solidaire, Resf06, Sciences Po Menton Refugee Help, Sud-Solidaires 06, La Trésorerie, La Zonmé….

La frontière de tous les dangers.

Voir la commémoration prévue dimanche 15 janvier à Menton.

« Nous ne sommes pas à la hauteur de ce que doit être la France, dans la façon dont nous mettons en place des moyens pour accueillir les demandeurs d’asile et ceux qui, ayant obtenu l’asile, deviennent des réfugiés », avait déclaré Edouard Philippe.
Des actes, assez des paroles !

Alors que la France accueille les ukrainien+nes fuyant la guerre, les « autres » doivent risquer et perdre leur vie, souvent dissimulés sur le toit des wagons. Cette discrimination est intolérable. L’accueil des personnes cherchant refuge sur notre continent ne peut pas reposer sur des critères tels que l’ethnie ou la couleur de peau.

09/01/2023 : une personne non identifiée meurt électrocutée sur le toit du TER Vintimille-Nice en gare de Menton-Garavan.

07/11/2022 : un jeune migrant afghan de 19 ans est percuté par un camion sur l’autoroute et décède, alors qu’il marchait vers la France.

16/06/2022 : un exilé égyptien meurt d’une balle reçue en pleine tête. La veille, une fourgonnette frigorifique transportant des migrants aurait refuser de s’arrêter lors d’un contrôle routier à Sospel. La police ouvre le feu et une course-poursuite s’engage jusqu’à Nice, dans le quartier des Moulins. Dans la fourgonnette abandonnée par le conducteur, on retrouve 5 migrants, dont l’un grièvement blessé à la tête, et qui décède le lendemain. Il était égyptien et avait 35 ans.

02/03/2022 : Un migrant meurt entre Vintimille et Menton, voyageant sur le toit d’un train.

01/02/2022 : Un migrant a été foudroyé sur un train à Latte (quartier de Vintimille) vers 14h. A l’arrivée des secours, le corps a été retrouvé carbonisé. Il est impossible de retracer son âge ou sa nationalité. La victime se serait accrochée au pantographe (dispositif qui abrite les fils à haute tension – situé sur le toit des wagons). Il serait entré en contact avec des câbles de 25 000 volts et serait mort sur le coup.

06/11/2021 : D’autres victimes ont été retrouvées dans la région. Le corps d’un migrant africain, en état de décomposition avancée, a été découvert dans une gorge sous le pont San Luigi, non loin de Vintimille. L’homme a probablement chuté en tentant de rejoindre la France de manière illégale.

08/10/2021 : Un migrant est monté sur le toit du train sur la ligne Vintimille Nice et est mort électrocuté.

29/08/2021 : Un homme a été électrocuté  dans le train « 80046 » qui a quitté Vintimille à 13h30 et s’est dirigé vers la France. Il s’agirait d’un migrant trouvé à la gare de Menton Garavan. La nouvelle ne fuit que maintenant . Certaines sources confirment la mort de l’homme, tandis que d’autres parlent même de deux étrangers morts frappés par la forte tension qui alimente les convois.

Drame dans l’après-midi dans la ville frontière où un migrant s’est noyé dans le plan d’eau devant le restaurant Sirena, sur la promenade Oberdan. Selon une première reconstitution, le jeune étranger était dans l’eau pour se laver, ou simplement pour se rafraîchir, lorsqu’il a glissé du rivage, se retrouvant dans la partie où les fonds marins sont plus profonds. Puis, poussé par le courant de la rivière Roja, qui coule à quelques mètres du lieu du drame, il a été traîné au large. Avec lui, il y avait un autre jeune étranger, qui a peut-être essayé d’aider son ami au péril de sa vie. Les deux jeunes ont été aperçus en difficulté par le maître nageur de l’établissement balnéaire voisin, qui s’est aussitôt précipité pour les récupérer et les ramener à la plage. Mais un seul des deux jeunes a été sauvé. Pour l’autre migrant, malgré les tentatives de réanimation du maître nageur, il n’y avait rien à faire.

23/05/2021 Le jeune Moussa Blade  avait 19 ans, il était arrivé depuis peu  dans la province d’Imperia.
Le 9 mai, le jeune homme avait  été battu à mort par trois Italiens à Vintimille. A l’origine des  coups violents, selon ce qui a été reconstitué,  une  tentative de vol d’un téléphone devant  Carrefour de la via Roma.
Les 3 agresseurs défendus par un grand avocat sont en liberté et sont sortis du tribunal avec un simple avis oral de dangerosité. Immédiatement après la sortie de l’hôpital , Moussa a été transporté à l’hôpital puis  transféré à Turin dans un centre de rapatriement  car il était en situation irrégulière en Italie et faisait l’objet d’un arrêté d’expulsion.
Le 23 mai il s’est pendu dans sa cellule avec ses draps .
Moussa se raconte dans cette video.

02/10/2020 Pompiers , policiers et plongeurs mobilisés pour rechercher un migrant qui serait tombé dans la Roja.

09/09/2018 : le corps sans vie d’un migrant échoué à 3 mètres de profondeur a été repêché hier par la capitainerie du futur nouveau port de Vintimille.

20/06/2018 : Un migrant d’environ 35 ans a été trouvé, sans doute mort noyé, par des passants, sur le rivage à Vintimille.

14/01/2018, Un migrant  qui pourrait être de nationalité Gambienne,  a été retrouvé matin décédé par électrocution en gare de Menton (Alpes-Maritimes), sur le toit de la locomotive d’un train en provenance de Vintimille (Italie). Les pompiers sont intervenus vers 6h00 pour prendre en charge la victime, précise le service départemental d’incendie et de secours (SDIS), Il s’était allongé au niveau de la caténaire et a subi de ce fait un arceau électrique qui l’a brûlé par électrocution, précise la police. Trois détonations avaient été entendues par les passagers et le conducteur du train peu après le départ de Vintimille (Italie), des témoins apercevant aussi des flammes, mais l’arrêt n’a été possible qu’en gare de Menton.

27/12/2017 : un jeune homme d’une vingtaine d’années, d’origine africaine, est retrouvé mort sur un talus de l’autoroute, après avoir chuté pendant son sommeil depuis la cabane abandonnée où il dormait en surplomb de l’A8 au niveau de Roquebrune-Cap-Martin.

26/08/2017 : un homme de 25 ans est retrouvé électrocuté dans le compartiment technique du train venant de Vintimille.

16/08/2017 : un homme Irakien de 36 ans, heurté par un train dans le tunnel de Peglia.

12/07/2017 : un jeune Gambien de 23 ans, heurté par un camion sur la via Aurelia entre la frontière et Vintimille. Selon des témoins, il était seul et la police a indiqué qu’il avait été reconduit en Italie par la police française il y a quelques jours.

13/06/2017 : un jeune soudanais âgé de 16 ans meurt noyé à Vintimille, dans la mer, à l’embouchure de la Roya.

23/05/2017 : Un homme sénégalais est retrouvé électrocuté dans le compartiment technique du train venant de Vintimille.

19/05/2017 : Un homme malien de 30 ans est électrocuté dans le compartiment technique du train venant de Vintimille.

17/02/2017 : un homme est électrocuté sur le toit du train venant de Vintimille. Il est retrouvé au centre de maintenance de Cannes La Bocca.

05/02/2017 : un migrant nord-africain, entre 20 et 25 ans, a été tué à Vintimille par un train régional français, qui se dirigeait vers l’Italie. Le drame se déroule à l’intérieur de la galerie « Dogana », la dernière avant la frontière avec la France. Douze jours plus tard seulement, le 17 février, un migrant est électrocuté sur le toit d’un train régional français au départ de Vintimille : le corps est retrouvé à Cannes.

04/01/2017 : Mohammad Hani, Lybien de 26 ans, est percuté par un scooter à Vintimille.

04/01/ 2017 : origine de Lybie,  Mohamad Hani, 26 ans, saute la clôture du camp de migrants installé dans le parc de la Roja et se fait renverser par un scooter qui passait à ce moment-là, mourant sur le coup.
Double drame : après quelques jours d’agonie, le retraité italien au volant d’une moto décède également.

27/12/2016 : un jeune migrant est renversé par un train alors qu’il traversait la voie ferrée Vintimille-Cannes dans le tunnel de la Mortola à Vintimille. À l’arrivée des sauveteurs et des secouristes,  il était encore en vie .
Il 
mourra malgré les tentatives de réanimation en raison des blessures profondes subies.

23/12/2016 : Il avait 25 ans ce  jeune algérien  décédé alors qu’il était tentait de rejoindre la France à pieds sur les rails près de Latte.
Il n’avait sur lui aucun document, mais le badge avec la photo qui avait été prise de lui la veille par les opérateurs de la Croix-Rouge italienne. « Il est arrivé seul vers 17h30 », a déclaré Valter Muscatello, le chef du camp d’accueil de migrants installé dans le parc de la Roja, qui, avec ses collègues, collabore avec la police pour retracer l’identité des jeunes et ainsi pouvoir pour lui donner une sépulture digne.

23/12/2016 : un jeune algérien d’environ 25 ans est percuté par un train à Latte.

22/11/2016 : Alimonu Kingsley, Nigérian de 23 ans, se noie, emporté par la Roya.

22/10/2016 : Un migrant est écrasé et tué par une voiture alors qu’il traverse la chaussée A8 près de Menton.

21/10/2016 : un jeune homme est percuté par une voiture sur l’autoroute A8.

07/10/2016 : Milet, 17 ans et Erythréenne est percutée par un camion sur l’autoroute.

06/09/2016 : un jeune homme d’origine africaine chute depuis le viaduc de Ste Agnès en tentant d’échapper aux forces de l’ordre.

19/03/2016 : un homme africain, hébergé au camp géré par la Croix Rouge Italienne, tombe du Pas de la Mort. Son corps est retrouvé le 21 mars.

De nombreux autres migrants ont été blessés, parfois très gravement lors du passage de la frontière, et ont été accueillis dans des hôpitaux français et italiens.

« Nous devons être plus déterminés à intercéder auprès des puissants, dont tu es une autre victime, afin qu’ils se préoccupent de la vie humaine, des personnes pauvres, de la paix et de la justice globale et pas seulement des intérêts économiques et du bien être d’un petit nombre. » – Omélie du Père Don Rito lors des obsèques de Milet.

 

« Les Sentinelles » – la revue de presse

Il était plus que temps de rassembler divers articles publiés à propos du livre « Les Sentinelles – Chroniques de la fraternité à Vintimille » (Teresa Maffeis & Aurélie Selvi). Voilà qui est fait, et ce pressbook est disponible en cliquant ici ou sur l’image ci-contre. Des articles de presse dans toutes les langues, montrant son intérêt et son impact par-delà nos frontières. Le livre est toujours disponible en librairie et auprès de l’AdN.

Collection d’analyses et de témoignages concernant la situation des exilé.es que l’état français maintient bloqué.es à Vintimille, il donne la parole aux personnes ayant dû migrer, mais aussi très largement à tous ceux et toutes celles qui, à l’échelle de leurs moyens, leur apportent une aide concrète, régulièrement ou non. Plus qu’un récit déjà très riche et quasi-exhaustif de ce qui se trame depuis juin 2015, cet ouvrage (illustré par Baudoin, Pignon-Ernest et Ferrandez) constitue une véritable boîte à outils où chacun.e peut trouver la façon d’agir qui lui convient le mieux.