Les militants en Italie poursuivis par la justice.

En Italie, la justice poursuit de nombreux manifestants connus, certains ont été interdits de séjour à Vintimille et dans les alentours.  Les convocations au Tribunal s’intensifient.

Mardi, alors que je me rendais au Tribunal pour soutenir mon ami Gianni, j’ai été arrêtée par la police italienne qui m’a remis deux assignations pour avoir participé à deux « manifestations non autorisées et qui ont bloqué la circulation les 2 et 3 juillet 2016 ainsi que le 7 août 2016 ». J’ai  tout de même pu rejoindre la tribunal et assister  à l’audience .

Mardi 9 janvier – Tribunal d’Imperia

Gianni B. est convoqué pour répondre d’un acte de résistance commis à Vintimille le 4 octobre 2015. En Italie, les procès se font en deux temps : une première convocation pour l’accusation, et la seconde pour la défense. Nous étions plusieurs français et Italiens présents pour le soutenir.

Pour l’accusation, à la barre, l’officier A.T. : « Il y avait une manifestation devant la gare de Vintimille ; je ne me souviens pas si elle était autorisée ou pas. Je monte sur les marches de la gare pour évaluer la situation, j’étais en civil. A ce moment, j’ai été poussé dans le dos par G.B. Je n’ai pas compris ce geste, car je sais que ce n’est pas un homme violent. Nous ne sommes pas intervenus de suite pour l’identifier, car je le connais. La manifestation se déplace, et je vois G.B. seul. Je me suis rapproché pour lui demander pourquoi il avait fait ce geste et il s’échappe en hurlant : «  la police me frappe …. ». Des gens sont arrivés, on leur a dit que la police, c’était nous. Je le mets dans la voiture pour le conduire au poste de police. Il a réagi à coups de pieds, me frappant moi et mes collègues, et on l’a fait monter. Il était peut-être éméché. Pas de blessures, ensuite il s’est calmé. »

La juge commente la photo prise par les cameras vidéos de la gare : « on voit qu’il pousse dans le dos et qu’il se retourne comme pour lui dire quelque chose tandis que l’inspecteur semble ne pas répondre ».
L’inspecteur : « Je ne me souviens pas de ce que G.B m’a dit lorsqu’il m’a poussé, il y avait une grande tension suite au démantèlement du camp [NB : des migrants] des Rochers. Je l’ai suivi aussi parce que je pensais qu’il pouvait avoir quelque chose sur lui « .

La suite avec la défense et le réquisitoire du procureur : mardi 17 juillet 2018 à 11h au Tribunal d’Imperia .

Teresa Maffeis